God save the gouines.

Toilettes, chapitre 7 : flipation.

Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie, bourdel di marde ?
Future intello ratée à la retraire (parce que plus personne n'en veux des intellectuels en goguette genre nouvel Obs, tout le monde s'en branle, ou alors il faudrait s'exporter ou bosser dans la publicité, prendre les gens pour des cons, là il y a de l'idée -en plus ça m'irait plutôt bien, en y repensant-) ou future toxicomane abonnée aux cures de désintox ?
Que de projets d'avenir s'offrent à moi en ce jour.
Ou femme au foyer ? Employée de bureau lambda, huit heures par jour et encore une poignée en rentrant chez moi le soir, à gonfler ma moitié (qui me le rendra bien) avec mes déboires professionnelo-relationnels entre deux lyophilisats dégueulasses à la machine à café ?
Dépressive chronique, et si un jour j'ai la très mauvaise idée de me mettre aux anti-dépresseurs, lobotomisée notoire ? Le lémurien de Besançon, le lémurien de Nanterre, le lémurien de Bordeaux, voire pire, le lémurien de Mulhouse ? (Encore que ça serait compliqué de trouver un plan -même pas fiable- dans ce trou paumé, j'aurais plus vite fait de devenir alcoolique, le litron de Fax au réveil, c'est accessible dans toutes les villes de faible à grande importance de France.)
Non, franchement, je me pose des questions.
Sur ma capacité à résister à la tentation, notamment. Qu'elle soit sexuelle ou substantielle. Si ce n'était que la première, passe encore. Le fait est qu'il existe des bouquins qui t'apprennent à vivre heureux sans drogue et sans cul grâce à une pratique assidue du scoutisme. Sauf que je ne suis pas prête. Pour changer.
Sur ma capacité à vivre en mode "propre", avoir un but, aller à la piscine deux fois par semaine, faire le ménage, tout ça... sans passer très régulièrement quelques heures à picoler, me repoudrer le nez et raconter les pires saloperies sur ces pauvres cons qui errent un peu partout et sur ce triste monde qui m'entoure. "Ah, je vois, vous avez refait le monde." Moui, this kind of thing, en un peu plus moche, en un peu plus crade, en un peu plus noir.
Lucidité lucidité lucidité, je t'ai laissée sur le bas-côté un beau soir de mai.
Hop hop hop, l'escalope.
Chaud, le chameau.
Il me faudrait une bonne crise de démence : tout va mieux après une bonne crise de démence, et oui. Une petite après-midi Ikea, histoire d'aller acheter quelques planches de sapin pour fabriquer un cercueil aux mesures de ce qui m'effraie. J'irais ensuite le brûler sur mon toit en dansant nue autour du feu de joie et en y faisant griller des merguez à sacrifier sur l'autel de ma vacuité le lendemain au réveil (parce qu'il n'y a rien de mieux qu'un sacrifice de saucisse quand t'as la gueule de bois, ça aide à y voir plus clair et à penser à autre chose qu'aux cloches de Notre-Dame).
Ou bien battre un chat à mort, je ne sais pas.
L'eurodance ne me suffit plus, c'est l'effet nouvelle décade. Je crois qu'il me faut vite un médicament pour l'ego, je ne sais pas quoi, mais il faut que ça arrive fissa.
C'est tout de même très compliqué et stressant, la vie avec les autres. On se sent mieux en étant tout seul. Plus con, mais plus calme. Calme à en devenir fou. J'aime assez cette folie-là.
Penser à m'emménager un placard à moi dans le prochain appart, avec les néons violets, les bois de cerf accrochés au mur et la connexion wifi, surtout.
Y en a qui rêvassent sur la beauté et l'insouciance de leur enfance perdue, et comment ça serait trop bien de pouvoir y revenir, ahlàlà qu'est-ce qu'on était tranquilles à l'époque, nostalgie nostalgie... beuargh, Jésus me tripote, plutôt renoncer à la viande rouge que faire une chose pareille. Mais pitié, laissez-moi tourner en boucle à partir de maintenant, faut pas que ça bouge, les choses sont très bien comme elles sont, pas toucher. Sauf que non.
Allez hop, phrase inutile numéro trente-six : wait and sniff.

Bon, parce que je ne vais pas très bien mais que la musique me sauvera toujours, un peu d'eurodance merdique pour vous donner à réfléchir sur le sens de la vie le prochain samedi soir où vous n'aurez rien de mieux à fiche : ça s'appelle Greg Parys et c'est juste merveilleux de nullité ==> Why don't we just fuck et One night one man (ma préférée, avec des paroles d'une portée philosophique simplement affriolante).

Ecrit par kaleria, le Vendredi 27 Mai 2011, 16:01 dans la rubrique "# Niouzes".

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