Toilettes, chapitre 3 : hallucinations.
Check life, un deux un deux, test... viens, goûte mes frites, je répète, viens, goûte mes frites...
Il y a des jours comme ça, où non contente de commencer mes phrases de manière bien bateau et de ne même pas en avoir honte, j'ai l'impression d'avoir la vie devant moi, toute la vie, et plus encore. Un p'tit goût d'infinité, comme si huit mois, c'était la fin du monde.
J'ai toujours le sentiment d'avoir seize ans, et en y pensant, c'est étrange.
12 ans de bière et de cul.
10 ans de came.
9 ans de gouinasserie.
7 ans de relative indépendance.
6 ans de cigarettes (ne pas chercher de logique dans la progression, c'est peine perdue).
5 ans de fac.
2 jours de chouille et le sentiment que c'était hier tout ça, tous les souvenirs présents comme si, et oh quand j'ai rencontré machin, quand je suis sortie avec truc, quand je suis partie à l'arrache là, quand on a déménagé de là à de là en catastrophe, quand j'ai cru que j'allais mourir sur place tellement c'était bon et qu'en fait toujours pas, quand je me suis pourrie la vie pour quelque chose qui n'en valait pas la peine et quand j'ai négligé de me la pourrir un tantinet alors qu'il aurait réellement fallu.
Maintenant je bibine avec mes potesses-collègues-cogalériennes au sortir d'une aprèm de travail, histoire de faire genre j'assure un minimum, la parenthèse "vraie vie" vite ouverte et encore plus vite refermée. On bibine et on ragote, on cancane, la moitié des oreilles de notre belle ville de B. doit siffler allègrement alors qu'on se valide tranquillement notre Maîtrise Langues de Putes mention excellent. Nous langue-de-putissons. Peuvent être ensuite casés dans la continuité logique des choses différentes péripéties : dodo lourdement alcoolisé roulée en boule sur le canapé, sortie "petit verre" au troquet du bas de la rue, repas solide et copieux à base de Curly ou pâtes de l'avant-veille micro-ondées, petit aller à mon domicile histoire de picoler tout l'alcool de ma Femelle absente et lui piquer un ou deux joints, même pas gênée. Un peu plus tard, à des heures indéterminées, réveil la bouille en vrac et un grand sourire aux lèvres, comme une vieille niaise : j'ai la vie devant moi là tout de suite, je peux faire ce que je veux, rien ne se "doit", rien n'est classé urgent, rien ne manque, elles / Elle / plenty of time / mon plafond.
Song for béatitude.
I-FUCKING-LOVE-STROLLING.
Ecrit par kaleria, le Jeudi 24 Février 2011, 00:32 dans la rubrique "# Niouzes".
Commentaires
gigagirl
10-03-11 à 18:38
Le style est plaisant et le discours pas inintéressant (même si parfois je bute un peu sur le patois local).
Ca donne envie d'en savoir plus.
Je vais prendre mon courage à trois mains (alien) et lire les textes chronologiquement.
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kaleria
11-03-11 à 00:53
Dans le fond, ça reste toujours "me, myself and I". Mais il paraît que j'ai une vie amusante (ou horripilante, c'est selon).
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Re:
gigagirl
11-03-11 à 07:56
J'adore quand tu es sobre et modeste (fausse ?).J'attaque l'année 2007 avec une grande fatigue occulaire
et une tendinite carabinée .(lecture sur le dos en tenant portable à bout de bras et jonglant avec le pad pour changer de page.La création d'un pdf aurait été salutaire pour les attardées prenant le train en marche.)
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