"Voilà,
à première vue, je ne suis qu'un vulgaire comédien de vaudeville, à qui les vicissitudes de la vie font jouer le vilain et la victime, et vice-versa. Ce visage n'est pas que le vil reflet de ma vanité, mais un vibrant vestige de la Vox Populi, aujourd'hui vacillante et vaincue. Vous devez y voir les vieux restes d'une vexation vieillissante, aussi vive que vivante, et vouée à vaincre cette vermine vulgaire, vivace, virulente et vénale qui virevolte en privant ses valeureuses victimes vaincues de la vérité et des vraies valeurs !
Le seul verdict que je vois est la vengeance : une vendetta violente, brandie tel un ex voto et non en vain, visant à faire vaincre la vertu face à cette vilenie lovée dans les veines de vos villes. Ces vagues vocales faisant de moi un ventriloque, vociférant ces volutes verbales, revenons-en à l'essentiel : je suis honoré de vous rencontrer, alors pour vous, je serai V."
Ce petit morceau de bravoure vous est offert par la maison "culture et cinématographie", qui dernièrement en a eu ras-le-bol de passer ses journées à méditer sur le goût du Coca et a donc pris cette fondamentale décision d'aller chercher le film à sa source.
C'est-à-dire que j'ai branché mon disque dur externe et fouillé dans mes vieux DVD, pour y retrouver tout un tas de merveilles plus ou moins récentes, dont la chose d'où est extrait le... l'extrait précédent. Ca s'appelle V pour Vendetta, c'est fait par les mêmes gens qui ont pondu Matrix mais c'est pas du tout pareil, et c'est très bien, ça cause liberté, honneur et toutes ces choses, bref ça m'a parlé (contrairement à Matrix, auquel je n'avais rien compris). Et ça pourra éventuellement parler à d'autres que moi, ce qui est, dans l'idée, assez intéressant.
(Oui, j'ai conscience d'avoir énormément d'avenir dans la critique cinématographique.)
A part ça, je suis aussi tombée sur des choses plus anciennes, disons que j'avais vu il y a bien plus longtemps mais dont (comme toutes les choses qu'on a vu il y a bien longtemps) je ne me souvenais pas des masses.
Notamment Monster, un film pas banal avec Charlize Theron (accompagnée d'une dizaine de kilos supplémentaire par rapport à l'image habituelle que l'on a de sa personne) et Christina Ricci (j'aime bien Christina Ricci, depuis La Famille Addams et Casper). Un film de gouinasse : c'est vrai quoi, à force on en perdrait l'habitude, mais à la base, comme toute gouinasse qui se respecte, je lis des bouquins de gouinasse, je regarde des films de gouinasse, je bois de l'alcool de gouinasse, je chante des chansons de gouinasse, etc etc (la liste est potentiellement infinie), et donc, ce film est un film DE GOUINASSE. Déjà.
MAIS ENCORE : on y manque de se flinguer, on y tombe amoureuse, on y fuit papa chrétien en partant on the road again boire de la bière bon marché et crapoter des blondes, on y fait le tapin, on y tue des méchants clients, on y prend goût, on en re-tue quelques-uns, forcément ça se barre en sucette, les jeux sont faits et rien ne va plus. Déjà, c'est une bonne base, nous autres on ne s'ennuie pas.
Il ne faudrait pas croire tout de même que la chose se limite à un Titanic version road movie sanguinolent. Parce qu'à la fin, il y a trahison. Dit comme ça, ça n'a l'air de rien, mais assez curieusement on ne s'y attend pas : pas avec cette violence, pas avec ce détachement, oh que non.
Après coup, le tout laisse comme un arrière-goût de Dancer in the Dark, en plus supportable parce que l'accent est bien moins mis sur le pathétique de la chose. Mais quand-même. J'ai pas chouiné mais j'aurais pu.
J'ai donc revu cette petite chose hier soir, chez ex-colloc, chez qui j'ai dormi, chez qui les lits n'ont pas toutes leurs lattes, et chez qui l'on passe une très mauvaise nuit, du coup.
Ce matin (à 14 heures), en rentrant chez moi, j'avais cette petite chanson en tête, comme une effluve de vacances mêlée à un sentiment de "tiens je me lève, je met ceci pour me motiver, et en fait je me recouche, y a trop d'effluve de vacances". Quelque chose comme d'aller se coucher à sept heures et demie après être allé fumer sa dernière cigarette sur un banc en centre ville à regarder passer les travailleurs (dommage que tout à l'heure soit un samedi). Tout celà avant même d'avoir regardé l'image qui accompagne le son, ce qui m'a bien fait rire quand j'ai vu le tout une fois de retour dans mes pénates (un rien m'amuse).
Je plane un peu, en fait je ne m'en lasse pas. En paix avec le Seigneur.
(Hier, quelqu'un est venu ici en tapant "gouines coca" dans son gentil navigateur internet.
Si tu te reconnais dans cette somptueuse description, et si tu es une dame, veux-tu m'épouser ?)
Ecrit par kaleria, le Samedi 28 Mars 2009, 00:51 dans la rubrique "# Niouzes".