Oui, non... merde.
"Quoi d'neuf, C. ?"... "ben... heu... salut, quoi".
L'inactivité me sied mal, dommage pour moi. Peut-être devrais-je me mettre à faire des puzzles, au lieu de subir la journée à tourner en rond en attendant le lendemain, qui permettra, une fois atteint, d'attendre le suivant, et ainsi de suite, j'invente le mouvement perpétuel et t'as vu comme c'est bien ? Hum, bon, bref...
Et encore : comment faire pour me débarrasser de ces espèces de grenouilles à longues jambes gluantes qui me sautent dans l'estomac dès la tombée de la nuit, m'empêchent de dormir et provoquent mystérieusement crises de larmes éclairs au beau milieu des grandes surfaces ? Remarque, pour le temps que j'y passe et ce que ça m'apporte, j'aurais carrément pu trucider une vieille au rayon fruits et légumes, personne ne m'aurait emmerdée (le client est roi, bordel) et ça aurait au moins eu le mérite de me soulager un tantinet en libérant la société d'une raclure de vieux gâteux en pré-décomposition lente... vivement la canicule.
"Heu... ça va ?"... "honnêtement, j'ai l'air d'aller bien ?"... "qu'est c't'as, t'es défoncée ?"... "nan, mais ça ira mieux... un aut'jour, plus tard".
Oui bon, admettons, c'est bien rigolo tout ça, ne sortir que pour acheter de la bière ("vous avez pris quoi, d'la Kro ?"... "nan, d'la 16, c'est jour de fête"), traîner au lit, rire bêtement pour des conneries, regarder South Park et Daria, claquer des thunes au Forum pour le dernier Nine que j'ai même pas encore écouté mais ça n'saurait tarder, se poser des questions existencielles pour le plaisir, voir et revoir la bouille de l'étrange Emily et "voulez vous m'épouser, icône en papier ?", bouquiner des romans qui parlent de sexe, de drogue, de fric et de célébrité, d'ennui quoi, se dire qu'il fait chaud ou qu'il fait froid en fonction de la température et d'un seul coup, décider de changer en s'exclamant qu'on crève de chaud là dedans, c'est pas humain, alors qu'ils ne fait que 13 degrés, juste pour le plaisir de surprendre l'entourage, de changer, une petite boutade en gage d'épuisement de notre sens de l'humour travaillé ainsi que de notre envie d'en faire, de l'humour, puisqu'il y a South Park à quoi bon, merde à la fin, foutez moi la paix.
Et puis tiens, d'ailleurs, parlons-en, de l'entourage : un principe d'inertie Parfait et une boule de nerfs hypochondriaque, entre syndrome de l'énervement maximal à partir d'un peu n'importe quoi mais surtout de tout, et vision d'autarcie en milieu étanche limité par une bonne paire de rideaux fermés. Société d'artistes, font du camping au milieu du salon et moi une dépression dans mon grand lit tout vide dont j'ai pas changé les draps depuis trois mois juste pour me donner l'illusion d'une présence vivante grâce à l'odeur. Une gouine dépressive, une névrosée hystérique et un tueur psychopathe, bientôt j'ouvre un skyblog et j'y dégeule toutes ces photos compromettantes avec noms, mensurations et numéro de portable (unique, un couple est un couple), pour finir par celles des taches de sang éparpillées un peu partout sur les murs après réveil de nos personnalités plus ou moins latentes.
Nous sommes insupportables, alors comment pouvons nous... nous supporter ? Moi même, toute seule, je m'encombre : quelqu'un a-t-il une solution ? Dois-je vraiment fuir ce grand lit froid et puant pour aller dormir sur le lino de la salle de bain en attendant une éventuelle résurrection (qu'on espère rapide, prompte et proche) ? Devrai-je encore supporter les foudres d'une femelle en colère passée en mode "protection possessive" alors que moi, tout c'qui m'intéresse, c'est la config de mon putain de routeur ?
Si si, je suis très optimiste et confiante en l'avenir, moi, comme fille.
PFFFFFFFFFFFFFF...
Ah, ouais, et puis sinon, j'ai enfin changé le son de la musique de chambre (dans la colonne à droâââââte) : du metal adolescent, de l'électro adolescente, et quelques morceaux choisis de la terrible, géniale, mirrobolante, mirifique et absolument fantastique BO de Silent Hill. N-joï.
Ecrit par kaleria, le Dimanche 13 Mai 2007, 15:51 dans la rubrique "# Niouzes".
Commentaires
kuona
14-05-07 à 20:18
Salut ça va ? Immonde. [dans l'94 le "wesh bien ou bien ?" est plus répandu]; ils se barrent avant d'écouter la réponse, et ne décident de l'écouter que les jours où tu n'as pas envie de dire "oui et toi". Mais si tu ne respectes pas la règle de la réponse positive et que tu veux soit faire marcher ton esprit de contradiction de petit ado pitoyable en lançant à leur gueule un "non" plein de sérénité, soit dire la vérité vraie et pas la vérité conventionnelle, et bien tu te heurte à des esprits fermés qui sont gênés de te voir si nu(e), ou bien à des esprits trop ouverts qui vont tenter de te déshabiller encore plus en te demandant "pourquoi". Parceque, et puis c'est marre.
Pour ce qui est de rescuciter; Le meilleur endroit où se réveiller après s'être enraciné très superficiellement, en s'enfonçant peu à peu, un peu plus à chaque expiration, c'est un espace terru, vertu, et herbu. Quelle que soit ses mensurations ! surtout ne pas cracher sur un petit m², et puis un bon demi m² ferait même l'affaire.
ça ne fait effet qu'à long terme, mais je peux assurer que c'est efficace.
Salut et volupté
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kaleria
15-05-07 à 22:38
Ouais ben j'vais pas tarder à aller m'y enterrer, dans ma verte campagne bouseuse du fin fond du trou du cul du monde (ça s'appelle Chenebier, en Haute-Saône -le sept zéro-, et j'ai tout intérêt à faire provision de clopes en prévision de l'absence de tout bureau de tabac à moins de quinze bornes de l'endroit).
Plus j'y pense, plus je comprend pourquoi je me suis lancée dans la difficile vie de fugitive mineure non émancipée en fuite de chez papa-maman et perdue dans une grande ville de plus de cinq cents habitants.
En attendant, le toit de mon loft par quarante degrès, la terrasse comme on dit chez nous, ça m'suffit.
Et puis merde, nos amours ne vont pas si mal.
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