Passe-moi une enveloppe !
Des fois, quand je lis, j'enrage un peu en me disant qu'enfin merde quoi, ça, précisément, j'aurais bien voulu l'écrire moi-même.
"Je suis une expérience. Je l'ai
toujours été. C'est une évidence, un espace de liberté, un fait.
Ils m'observent. Pas seulement à l'école ou pendant les bilans des
services sociaux, au tribunal ou pendant les gardes à vue – ils
m'observent partout. Ils m'observent quand je fais le cochon pendu à
la plus longue branche du chêne ; je peux faire ça pendant des
heures, à simplement regarder passer les anges. Ils m'observent
quand je fixe la lune jusqu'à ce qu'elle détourne les yeux. Je ne
suis pas intimidée par son effroyable calvitie. Ils sont là quand
je me bats, et quand je baise, et quand je me branle. Quand je grave
mon nom sur les arbres, et quand j'évite de marcher sur les
fissures. Ils sont là quand je fixe trop longtemps ou trop
ouvertement, sans broncher. Ils m'observent quand je chante, quand je
pars en virée, et quand je déclenche une mutinerie grâce à une
minuscule étincelle ; ils m'observent même quand je suis dans
mon bain. Je garde les yeux ouverts sous l'eau, ne laissant échapper
que mon nez et ma bouche pour pouvoir faire des ronds de fumée –
mon record est dix-sept d'affilée. Ils m'observent lorsque je refuse
de pleurer. Ils m'observent quand je suis couchée comme un ange,
cachant mes pieds sales. Ils m'observent je le sais, et je n'arrive
plus à trouver d'endroits – où ils ne voient pas.
[...]
Il nous a tout expliqué sur ce sujet
en histoire : les communautés aiment pas les moins que rien.
M. Masters disait qu'avant, quand une
femme avait pas de mari ni de famille mais qu'elle arrivait quand
même à se débrouiller, les gens aimaient pas ça. S'il y avait pas
de figure autoritaire masculine pour dire que c'était une sainte,
alors ils pensaient qu'elle était faible et tentée par le diable.
Condamnée à être mauvaise. Ou alors si ses cultures donnaient
bien, mieux que celles des voisins, ou si elle se laissait pas
marcher sur les pieds ? Putain de sorcière. Fallait lui
flanquer des pieux dans le corps et des taloches dans la gueule, lui
arracher les ongles et la brûler sur la place publique devant toute
la ville.
[...]
Je suis heureuse de n'avoir jamais eu à lui demander des pattes à cul. Un jour j'ai allumé un super feu avec un paquet de pattes à cul, mais elles sont juste bonnes à ça. Je déteste même cette expression... pattes à cul. Je sus pas fana de serviette périodique non plus, ni de culotte – ni de vagin. Vagin ressemble à un nom de maladie vénérienne. Ou au nom de la fille d'une riche comtesse allemande snob ; son entrée dans le monde serait annoncée dans quelque magazine people, et en dessous on lirait... Vagina Schneider au bal des débutantes, dans une robe Vera Wang bleu électrique – une véritable merveille.
Vagin. C'est un mot à la con, demandez à n'importe qui. C'est pas comme bite. Bite est un chouette mot. Pat était une grande fan du mot bite. Et chatte. Elle disait que si deux mots devaient se marier un jour, ce serait bite et chatte."
Un peu de panoptisme et quelques barres dans ta face. D'ailleurs, encore un titre qui a été super mal traduit : tu m'expliques comment et pourquoi The Panopticon, titre original tout à fait approprié, donne miraculeusement La Sauvage en version française ? Putain quoi, c'est racoleur, ça m'énerve.
La minute humour : Le petit Soral illustré. Parce qu'on aime bien se moquer des impostures intellectuelles, surtout quand elle apparaissent sur le mur des cons.
Et du lourd, crade, brainwasher et "plante ta paille dans le velouté, ça c'est du gros son bébé" : finesse numéro 72 (à partir de 2:39 c'est direction la stratosphère, ce qui me rappelle, tiens, que je prendrais bien du LSD). Et pour continuer à s'abrutir : je vois ton nom gravé en lettres d'or sur des blousons, je vois la mort qui danse sur le dancefloor (j'vous recommande pas la galette par contre, Rave Age porte bien son nom, dommage, c'était bien parti). Pour finir, parce qu'on l'aime bien au village Mademoiselle Warrior, et aussi parce que la prochaine décharge est prévue pour le 13 mai (on est dans les starting blocks pour obtenir très frauduleusement tout ça dans les plus brefs délais et produire des commentaires composés sur les paroles) : J'aime mon pays. Sacré clip au passage : du travail, de la déco, du jeu... on rigole, mais je veux le même poster dans ma pièce à vivre.
Quelle voix de biatch quand-même... ça m'fait rêver.
KaleLust !
Ecrit par kaleria, le Mercredi 1 Mai 2013, 21:47 dans la rubrique "# Niouzes".
Commentaires
florence F.
02-05-13 à 02:46
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