La badasse s'en va-t'en guerre.
--> Pour changer.
Bon ben voilà, dans une semaine précisément je serai en train de me vautrer en beauté à un truc préparé depuis neuf mois, neuf longs mois de ma vie ou j'aurais pu, je sais pas moi, dépoter un gluant, quoique, ou pas en fait.
Sans blague, l'autodidaxie c'est vachement bien. Dommage que ça paie pas.
Dans le temps, I used to vivre d'amour et d'eau fraîche, mais depuis que j'ai découvert la tartiflette et le maroilles c'est même plus la peine... oh putain, et la mortadelle. Et ne me dites pas que c'est chimique, vous auriez raison, mais c'est quand-même drôlement bon. Point.
Sinon, tous les amis difficilement récoltés au cours de ces quelques mois de pas-seulement-bossage-hein-du-coup sont partis far far away depuis le week-end dernier. Les adieux n'ont pas été trop difficiles sur le moment car peu nombreux (et aussi parce que j'ai une image de bonne brutasse à tenir), n'empêche que c'est bien la première fois que je me sens prise d'une grosse envie de chialer en agitant un morceau de PQ en guise de mouchoir sur le quai d'une gare. Je dois en avoir marre, ou alors c'est l'Euphytose qui me dérègle le taux d'œstrogène, va savoir... chaud l'Euphytose d'ailleurs, il est grand temps que j'arrête, sinon ça va finir comme la camomille, à 18 grammes par jour et à descendre dans la rue à quatre heures du mat pour chercher sa dose, bref pas une vie.
Peut-être aussi le fait de s'aligner en rangs serrés sans la moindre hésitation face aux menaces d'un vieux mec bourré surgissant, comme toujours, du coin ou on l'attend le moins (en l'occurrence, une salle de concert / club old school / gargote in the heat of the night à dominante meufs à la coupe courte et baggy au ras du cul). On n'est plus tranquille nulle part, plus ça va plus je me sens en guerre. En guerre mais pas assiégée, jamais, j'en aurai émasculé en série avant. Fuck my TV. Et surtout, surtout, ne touche pas, ne t'avise pas de toucher bordel, ou je me transforme en sac de sable agressif.
Bon et puis pas de bol, pour aller avec tout ça, j'ai eu le malheur d'écouter le dernier opus d'un groupe d'énervés dont je n'arrive pas à me défaire depuis le lycée (je vais finir par approcher la trentaine avec un âge mental et musical de seize ans) : nana qui gueule, riffs et rythmiques monolithiques, paroles malsaines à en gerber, jusqu'à maintenant c'était bien pour sauter sur les lits en headbangant quand, vraiment, « ch'uis trop vénère ». Sauf que. Légers changements avec cette dernière galette : un son plus mélodique, des paroles à peine plus abordables, genre qu'on dirait un peu moins sorties de l'article « maladies vénériennes » du dictionnaire médical ou de la rubrique nécrologique du Nouveau Détective (mais toujours aussi incompréhensibles, ce qui est très bien, parce qu'en définitive, ce qu'on s'en tamponne des paroles, franchement) et... un souffle épique, LE fameux souffle épique qui me fait aimer des trucs improbables presque malgré moi. Donc, malgré un côté un peu facile et trop, beaucoup trop de chant clair (la donzelle étant quand-même nettement plus douée en chuchotements et autres growls), me voilà férocement amoureuse de cet albeume, dont j'ai, du coup, tenu à vous faire profiter (comme d'hab, c'est en bas à droite, en qualité pas trop pourrie pour une fois).
Ce truc donne envie de sauter partout, de gerber sur ses pompes et de casser des tronches de cons tout à la fois.
Et bien crispée hein, ton dos est un arc, ton corps un clou (9 pouces).
Écouter particulièrement Adonaï, Gravis Venter, Inanis Venter, Proserpina, Hercolubus, et tant qu'à faire la... reprise de Madonna (Music), huhuhuhuHUUUUUUWAAAAAARGH ! (Et plus pour les fans, des titres qui envoient du gras.)
Que les trente-huit cavalier de l'Apocalypse déferlent sur ce monde et apportent mort, désolation et bière brune pour l'éternité.
RAAAH ça y est je suis énervée, c'est mieux, beaucoup mieux. Pendant un moment j'ai cru que mon psychisme allait être accordé au climat du jour, dégoulinant de ciel bleu et de douce chaleur, de gens pétants de vie qui se promènent un peu partout en étant contents d'eux-mêmes, du temps qu'il fait et des programmes vus à la télé hier soir.
Peut-être même, quelque part, un pauvre con capable de sortir à une meuf d'un mètre cinquante pour 45 kilos toute mouillée qu'il compte bien la violer sur le champ sous prétexte qu'elle ne s'est pas précipitée pour lui lécher les pompes et la braguette malgré une longue parade de grimaces lubriques.
Un jour, je te promets, ça va changer, et ça se fera pas dans le dialogue et l'échange, ça se fera selon les bonnes vieilles méthodes, testées et retestées, éprouvées et approuvées depuis des putains de siècles et encore tous les jours un peu partout, ça se fera dans le sonore et dans le dégueulasse, et ça sera jouissif, intensément jouissif. Mais pas pour les mêmes que d'habitude.
Ecrit par kaleria, le Mercredi 16 Mai 2012, 14:26 dans la rubrique "# Niouzes".