Je suis désolée
--> je n'ai que deux pieds.
La grève fait rage, comme chacun sait.
En ces temps de crise, il est de bon ton de se rendre tout de même à la fac every day, pour la "faire vivre", et assister à quelques "cours alternatifs" qui y sont donnés. Bien que je n'arrive pas à me décider à y aller, je salue l'initiative. Si si, pour une fois, il faut le reconnaître sans faire de chichis, c'est une bonne idée, d'autant plus que d'après les échos que j'en ai, c'est plutôt bien foutu. Bref, le hic (oui hein, quand-même) c'est qu'ici-bas en ce monde se trouvent de ces jeunes gens prompts à prôner l'anarchie, nique la police et posons des bombes au parlement, celui qui porte l'uniforme est nécessairement un con, fuck la société, et bla et bla et bla. Etonnamment, ils m'énervent au moins autant que ceux qui seraient plutôt du genre "respectons notre petit confort personnel d'étudiants, assurons nos arrières, ayons des cours, des vrais, non mais" (il y en a, peu mais il y en a). C'est vrai quoi, tant qu'à vouloir aller poser des bombes Dieu sait où, pourquoi ne pas le faire ? Si ça n'est pas par manque de courage, c'est par hypocrisie ? Bref, restant chez moi, soutenant moralement et matériellement par mon absence absolue des lieux chamboulés le mouvement revendicatif, je rumine.
T'inquiètes pas que j'aime pas tellement non plus, les restrictions de liberté, les besoins fallacieux créés par l'Offre, le bombardement constant d'images et de sons, le modèle auquel se conformer, tout ça. J'aime pas tellement l'idée de ne plus avoir le droit de fumer mes clopes par dizaines dans les bars quand je vais y picoler gaiement (d'ailleurs, bizarrement, j'y vais beaucoup moins qu'avant), tant qu'à faire je serais même assez pour la légalisation d'à peu près tout et n'importe quoi (puis si les gens en crèvent, tant pis, ou tant mieux, ce serait rendre à l'individu son libre arbitre en même temps que lui faire éventuellement prendre conscience qu'une bonne dose d'héroïne, dans l'idée, c'est pas si éloigné que les deux comprimés de prozac du jour). J'suis pas fan absolue du fait de prendre la voiture pour aller au pain, je serais même plutôt d'avis d'interdire la circulation en bagnole dans les grandes villes (parquées à l'extérieur du périmètre la chiotte, et si tu veux la prendre et ben tu montes dans le bus, c'est pratique pareil et c'est moins cher), et dans le même ordre d'idées, pour la re-généralisation des lavomatiques, contre le lave-vaisselle dans chaque foyer, puis tant qu'à faire brûlez vos télés, ça rend moins con. J'aime pas me balader dans la rue et croiser tout plein de pubs partout, spécialement celles pour de la bouffe, ça me donne faim alors que je n'ai pas faim, et en toute logique, ça m'horripile. Croiser des nanas de quarante ans qui se sapent comme des gamines de seize qui se sapent comme des femmes de vingt-cinq, ça aussi ça m'énerve. Les hommes qui s'parfument aussi, déjà parce que ça cocotte et que ça agresse mon petit nez, mais ensuite parce que si les mâles eux-mêmes se mettent à passer du temps dans leur salle de bain à s'faire beaux, les gens comme moi qui s'en fichent un peu et prennent leur gueule comme elle est aux deux uniques et indiscutables conditions d'une douche tous les jours et d'une dentition saine ne sont pas sortis de l'auberge.
Je regarde, je constate, je m'arrache les cheveux dans mon coin, mais je crois qu'on ne peut pas changer le monde, non madame, à moins de devenir un(e) grand(e) martyr(e), ce que je suis encore trop jeune pour faire correctement (puis il faut bien le dire aussi, j'ai pas envie encore, j'en profite un peu là, fichez-moi la paix, laissez cette couette en place, refermez le velux). Je n'ai pas l'esprit tranquille pour autant, je ne veux simplement rien faire d'irréfléchi ou qui ne serait pas d'une cohérence absolue. Après, est-ce que c'est possible... vas savoir Martine.
Toutes ces considérations au sujet du monde et de la taille des oranges bleues me ramènent inévitablement à ma mère (grandes causes, petites conséquences). Ce qui, d'ordinaire, ne me dérange pas plus que ça, mais qui pourrait cependant s'avérer problématique d'ici quelques jours, dans l'optique d'une visite maternelle dans la belle ville où je sied. Evidemment, j'ai choisi l'option "boire un café quelque part" au lieu de celle "siroter un jus chez toi". N'empêche que l'idée d'une visite de l'appart' pourra, j'en suis certaine, pointer le bout de son nez à tout moment, ce qui pourrait s'avèrer gênant vu que, je le sais, je n'aurai pas fait le ménage, ni par terre, ni dans le lavabo, je n'aurai pas descendu la petite cinquantaine de bouteilles de Coca empilées sous mon échelle d'intérieur, je n'aurai pas remeublé magiquement la pièce du bas (actuellement vestige d'une collocation avortée évoquant une veille de déménagement en urgence, en tout cas rien à voir avec un endroit où il fait bon vivre et recevoir des gens), je n'aurai pas réaménagé la pièce du haut en éloignant l'ordi du lit, en vidant le mug rempli de mégots de clopes ou en cachant les cartons fatigués sur lesquels je pose ma souris et ledit mug, et qui à force d'usage ont pris une forme creuse adaptée à ma paume en même temps qu'une couleur peu engageante (la grande malédiction de ma vie, c'est de transpirer des mains... je sais c'est dégueulasse, mais c'est le destin), je n'aurai pas rempli le frigo avec autre chose que des bouteilles de Coca pleines et un vieux pot de ketchup, et dans mon placard il n'y aura, comme toujours, que des paquets de café, et... c'est tout.
Bref, en fait, je n'ai pas envie d'être jugée de telle ou telle manière pour des considérations d'ordre matériel reposant sur une simple différence de point de vue à ce sujet. Mais je crois que le véritable problème n'est pas là, parce que bon, malgré tout ça, je ne pense pas que jugement il y aurait. J'ai juste pas envie qu'on s'inquiète pour moi, ce qui pourrait arriver, et serait significatif d'un bon gros manque de confiance que je n'aimerais pas tellement constater.
Du coup, on se demande presque qui est sensée avoir le moins confiance en l'autre. Encore une fois, je me fais l'effet d'un chien goliot cherchant à attraper sa queue. C'est pas grave, on m'aime bien quand-même.
Je n'ai pas souhaité la Saint-Valentin à ma moitié, par convictions personnelles... et rien d'autre. Je ne regrette pas, je me serais sûrement sentie bizarre si je m'étais forcée à le faire, d'autant plus que je ne suis pas certaine qu'elle aurait apprécié la chose.
En revanche, j'ai très envie de planifier le prochain Halloween déguisée en Bernard Tapie avec toute mon équipe de foot de Marseille (les maillots qui vont bien), constituée de tous ces gens qui comptent quand même un peu pour moi et qui seront sans nul doute enchantés par l'idée. On se boira quelques cimetières au préalable (ça sera de circonstance) afin de ne pas avoir de mal à s'avouer notre amour ensuite, titubants dans les rues au milieu de gamins traumatisés par l'intelligence lumineuse de leurs aînés.
RAH puis dans quinze jours, ou un truc du genre, c'est mon anniversaire, voui messieurs dames, j'aurai vingt-deux printemps, magnifique. J'hésite, pour l'occasion, entre une entrée fracassante dans la première boulangerie venue avec cette apostrophe définitive, "tout deux fois avec beaucoup de sucre", ou une razzia dans la boutique de picole sise à quelques centaines de mètres en vue de finir la gueule dans le lavabo de la voisine à l'heure où d'autres se lèvent pour aller au boulot. En fait de lavabo, j'aimerais autant avoir, comme à une époque, la vaillance de me mettre au balcon avec une bouteille en interpellant lesdits travailleurs d'un appuyé "t'en chies hein ? Ben santé !", mais comme je commencerai à me faire vieille, honnêtement, j'y crois pas trop.
Pour finir, parce que je trouve la chose mortellement folle et terriblement symptomatique, un blog, encore un, qui a eu le don de m'énerver après avoir suscité pendant longtemps mon incrédulité la plus "oh putain bouche bée yeux ronds" :
http://marc-6-18.over-blog.com/
Profitez-en bien, bientôt ils viendront sonner à votre porte, et là vous rigolerez moins.
Ecrit par kaleria, le Lundi 16 Février 2009, 00:42 dans la rubrique "# Niouzes".
Commentaires
god...
david
29-06-09 à 19:08
salut,
god save the ..., mais est ce que tu croit en dieu ?
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Ouhlà...
kaleria
01-07-09 à 18:43
Non.
Pourquoi ?
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Re: où ? là! et pourquoi oulah?
david
03-07-09 à 17:58
pourquoi pas !
Au détour de mes pérégrinations dans le royaume de dieu, ce petit reportage http://www.youtube.com/watch?v=t86c3CCtroo
datant d'il y a, pouuuuhlàlà... trente ans ? Plus ? NOn...
Franchement, 10 minutes d'un ancien punk reconvertie... rien de légendaire.
Après on se demander ce que l'on veut , ça changera pas grand chose... déjà parce que je l' ai vécu moi même, hein, bon, et les sorties-discothèques@punkMachine5 pour lui c'était "je squatte TOUT COURT arrêt de bus du bled avec ses trois potes et nos packs de Kro" (mais je t'assure ça se limitait pas à ça) , n'empêche que quand-même, l'idée est là. quel idée !!?
Histoire de digresser vaguement, quand-même un peu, je vais juste laissez son témoignannnge écris http://www.patrickfontaine.org/index.php?pages/Temoignage
et si t'a horreur de lire mon commentaire c'est qu'il y a un air de déja vu ; )
Bref, tout ça pour dire que nan, c'est trop dur de te plagier, tu dois être plus forte que moi pour ça, mais un conseil te plagie trop longtemps, renouvelle toi ... et pour ça Dieu y a rien de mieux !!
allez j'tennuie pas trop longtemps si ça t'intéresse t'a mon mail
et puis je m'en fiches que y crois ou pas finalement moi j'y crois ... libre à toi.
God save kaleria !!
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Re: où ? là! et pourquoi oulah?
david
03-07-09 à 17:59
soory pour the fotes
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kaleria
05-07-09 à 04:04
Vous excusez pas vas.
Je ne saurais même pas dire pourquoi j'crois pas en dieu moi (cf. un autre témoignage du monsieur Patrick, et oui j'ai tout regardé en entier, comme quoi j'suis étonnifiante). Juste une chose qui me paraît (pour ma gueule et juste pour ma gueule) :
1) abherrante.
2) inutile (par utile, je n'entend ni ce qui rapporte des sous, ni du bien-être matériel, mais plutôt du confort spirituel en l'occurence).
Après il n'y a pas de jugement derrière tout ça. Tout le monde devrait être parfaitement libre de faire ce que bon lui semble, tant que ça n'enquiquine pas ses voisins.
Et c'est précisément ce dernier point que je reproche à beaucoup de religions (toutes ?), mais avant tout à leurs représentants.
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