I'm a freak.
Je ne me laisserai pas crever.
Je ne me laisserai pas pourrir lentement dans une chair décadente de prolifération, le bide rempli de Mac'do, avachie mollement devant la télé.
J'relève la tête, j'ouvre la bouche, gueule à pleins poumons.
Je monte les escaliers quatre à quatre, la clope au bec, laisse la porte ouverte : j'attend la collision.
J'assume mes fringues pourries, mon allure clodo ; j'entre dans une pièce le casque collé aux oreilles, la musique à fond, la tête haute face aux regards méprisants de la légion des Sans-nom.
J'ai la jeunesse, l'arrogance, l'assurance.
Je n'passe pas ma vie à écouter la musique des autres, je joue celle de mon âme.
Je garde mes opinions, les miennes, les vraies : les prophètes meurent sans leurs moutons, j'ai la divinité, je suis la Déesse et je le sais.
J'ai des trous dans la peau, des dessins, des marques sur le corps : j'ai pas fait la guerre et je ne la ferai jamais, si ce n'est avec moi-même.
Je sais qu'j'irai loin, plus loin, plus tard : ouais, je vivrai, je ne crèverai pas une aiguille plantée dans le bras. Tant pis pour vous.
J'ai de l'expérience, plus que la moyenne, et j'ai de l'audace : je n'suis pas à l'unisson, j'pense pas forcément à tout, j'y vais et j'y crois même si j'sais pas toujours où.
J'ai de l'espoir, des rêves, j'les réaliserai. C'est pour ça que j'suis là.
Je me cultive, j'ouvre les yeux, les oreilles, le coeur à l'extérieur : j'ai l'esprit critique, la confiance en moi, je l'ouvre et je dis c'que j'pense.
Je discute, j'me dispute, je sais aussi me la fermer et écouter : je comprend, j'suis pas une bête.
J'aime les autres ; je les hais aussi, parfois ; mais je les vois, toujours, j'fais pas semblant.
Je m'investis dans c'que j'fais, je prend des risques. Des fois je souffre, fort, longtemps. J'relève la gueule. Je ne perd pas le nord, j'ouvre les bras, j'vais me lover dans ceux des autres, j'hurle à la lune, je me mord les lèvres, j'arrose de larmes celles de l'Autre. J'suis toujours vivante.
J'imagine autre chose, même si je vis dans un vrai monde : je suis un peu une gosse et j'y tiens, je ne serai jamais blasée, je suis sensible, je suis humaine.
(A la base, avait été rédigé en remplacant tous les pronoms "je" par "on"... à tester.)
Ecrit par kaleria, le Jeudi 4 Janvier 2007, 21:34 dans la rubrique "# Niouzes".