Ne touche pas.
--> Si tu veux regarder ça ne me gêne pas, et tu peux écouter si tu reste là-bas : tu l'as vu, tu le veux, mais le truc est à moi (oui je sais, dans tes rêves, tout le monde est à toi). NE TOUCHE PAS, c'est à moi.
J'ai l'impression de me laisser bouffer par la vie. Voilà. Que les gens se laissent bouffer. Qu'on boit des bières sans savoir pourquoi, alors qu'elles sont dégueulasses. Qu'on écoute tous la même merde en ayant les pseudos-opinions in the vibe (vide ?) bien tolérables comme il faut.
J'ai l'impression d'être une vieille chieuse. Je veux ma femelle pour moi toute seule alors qu'elle pourrait voir des gens et faire la chouille. Je pourrais en être, ça serait social, ça serait bien. Mais je suis une raclure de bidet d'emmerdeuse. Je dis que je n'en ai rien à foutre, mais ça m'horripile, en vrai. Pour bien faire, il faudrait se diviser en quinze, c'est pas possible obviously. Je suis donc égoïste, et honnêtement, c'est pas pour les gens que ça m'emmerde. Je ne sais pas pourquoi ça m'emmerde. Mais ça le fait, c'est le cas. Fock, c'est trop demander d'avoir la paix deux secondes ?
Trop demander de ne pas se laisser parasiter la vie par des gens dont l'existence est foutue, justement ?
Parce que t'es là comme un con à bosser, faudrait que je me tape la même merde alors que toi-même, tous les jours, tu couines sur comment tout ça t'fait chier et que si c'était pas comme ça, ça serait autrement ? T'es là à ne plus être capable d'apprécier la personne avec qui tu vis, et il faudrait que je te laisse ma propre moitié en dispo, comme ça, y a pas de raison après tout, y a guère qu'avec des potes à boire sans savoir pourquoi qu'on se sent vivant après tout sisisi (ben ouais je suis trop jeune pour comprendre, ça sera pas la première fois : quand t'as pas une vie chiatique pourrie merdeuse derrière toi, t'as pas le droit de l'ouvrir, qu'on se la tienne pour dit). Il faudrait aussi que je me sente coupable de ne pas rentrer dans le moule, de ne pas me faire chier dans ma vie jour après jour pour payer un crédit minable de baraque pourrie à la campagne (je CHIE sur la campagne), d'accepter une thune que l'on me DOIT pour m'avoir littéralement pourri la vie pendant plus de quinze ans, de penser que cela m'est dû, tout simplement parce que je n'ai jamais merdé (à en croire l'opinion populaire pourtant, les occasions n'ont pas manqué et j'aurais dû, plus d'une fois). Mais MERDE, c'est de ma faute si vous avez des besoins superflus ? Des putains de goûts de luxe ? Si vous avez élevé votre chien au grain et votre deuxième au langage SMS et à la Despé ? Vous ne pouvez pas vous contenter de me filer le fric du troisième lave-linge et de me laisser vivre ma vie comme je l'entend, c'est-à-dire avec pas grand-chose, pas grand-chose qu'on me réquisitionne encore un jour sur deux (et je suis gentille) ?
J'ai pas le droit de profiter des choses parce que je ne suis pas assez pourrie encore. Pas assez de soucis, pas assez d'emmerdes, pas assez de stress, ça fait tache dans le paysage, et il n'y a aucune raison, étant donné que vous avez accepté votre dose d'emmerdes, que vous avez vendu votre temps, votre âme, votre amour à je ne sais pas quoi, pour que je n'en fasse pas autant. Merde, le malheur ça se partage non ? Sinon y a plus de justice, et on pourrait regretter notre connerie. Que là, on ne s'en sort pas si mal finalement, c'est tout, on est bons, hein chérie ?
JE CONCHIE CETTE VIE DE MERDE QU'ON ME PROPOSE.
C'est pas demain la veille que je l'accepterai, et je me fous de ne pas avoir le choix, ceci est une hérésie. Excuse moderne de ceux qui ont vendu leurs couilles à l'audio-visuel public. Sur lesquels je dégueule sans remord, non je n'ai aucun respect pour les anciens, et alors ?
Qu'est-ce que je pourrais bien en avoir à foutre, nom de Dieu ?
Je garde possession de mon bien, j'impose mon rien à d'autres, mon rien c'est moi, je-ne-suis-pas-pourrie et c'est tout ce que j'ai à "vendre", c'est formidable.
Mais lourd, lourd... j'suis fatiguée là tout de suite, il me faut ma dose de femelle en mode autarcique.
Les mots crèvent, comme moi quand je lève un peu les yeux vers la lumière, comme l'abcès qui déverse at the moment son pus crapoto sur un clavier d'ordi.
Je ne sais pas si ça fait du bien, on verra plus tard.
Où t'es, bord d'ailes ?
Ecrit par kaleria, le Samedi 21 Août 2010, 04:07 dans la rubrique "# Niouzes".