DGAF
--> ... SFW ?
Plus ça va, plus je me sens bouse intellectuelle. Genre à ma place nulle part, et surtout pas à la Bibliothèque d'Étude et de Conservation (majuscules partout s'il vous please) à dépouiller (ouais, c'est comme ça qu'on dit dans le jargon, tant qu'à faire ils auraient pu faire sauter le "d", au moins on aurait bien ri) des revues démagos sur le noble métier de professionaêêêêl du livre et de l'information (l'information, putain, comme si on n'en subissait pas déjà assez sur TF1).
Comme quoi on est à "l'ère du numérique", que c'est merveilleux, qu'on peut être connecté partout tout le temps maintenant (sauf quand t'as le malheur d'être de l'autre côté de la "fracture numérique", évidemment), que le rapport au savoir en est transformé, qu'on a besoin de "médiateurs" (ah, ça ils aiment bien, "médiateurs", le vocabulaire du travail social, ça y va), de techniciens, d'expertise (hop, un peu de management à la con) dans une logique de "culture du résultat", que la bibliothèque n'en est plus une mais un "troisième lieu" entre boulot-dodo (la formule fait long feu, à croire qu'il fallait remue-méninge pour accoucher d'un concept aussi creux et évident... j'veux dire, c'est le principe même du lieu public, merci pour lui)... quoi d'autre, le souvenir m'en quitte à l'instant parce que j'ai une putain de gueule de bois, mais en fait c'est pas plus mal.
(Je vous épargne les monstruosités à propos du "livre numérique", ce Frankenstein électronique dont même le nom ne rime à rien sachant qu'un livre, par définition, c'est fait avec des pages, en papier. Jouet pour bourges ou cas soc' qui savent plus quoi consommer après le dernier Ipad...)
Donc, pas à ma place, tout simplement. Idéologiquement parlant ça ne passe pas, et d'ailleurs parlons-en du troisième lieu, les coince-coinces qui t'observent d'un regard suspicieux quand tu viens consulter un truc sans carte de lecteur, merci. Dernièrement, je me suis souvenue des années où je m'obstinais à aller au théâââââtre une quinzaine de fois par an, franchement, les peigne-cul avec leur Culture là, le grand cé, et leurs phrases à la con qui veulent tout ou rien dire, genre "une magnifique métaphore de la société contemporaine", tournure commentaire de Télérama sur le dernier Gavalda (d'ailleurs faudra m'expliquer ce qu'on en a à foutre qu'un magazine de télé vienne donner son avis sur un bouquin, sérieusement, quelle caution on peut accorder à ça, et qu'est-ce que ça veut dire, c'est déplaisant), qui te regardent bizarre encore, dans leur petit monde là, pendant longtemps je les ai vaguement envié mais plus ça va, plus c'est juste non. Ils sont petits.
Bon, j'en étais où ? Pas à ma place, voilà. Mais bon, va savoir pourquoi on s'accroche quand-même, des fois (sans doute pour gagner sa vie un jour, comme on dit, bien que plus on y pense, plus on se dit que l'option "chèvres dans le Larzac avec les gros bab's", c'est peut-être pas une mauvaise idée). "Je sens le poids de la pression sociale sur mes épaules... MEUH NAN, J'DECONNE !"
Cela dit, je fais les DM de philo, d'histoire et de géographie de ma frangine qui est en terminale STG, et elle a des super notes. Ça me rassure grave pour l'avenir.
Ce que j'aime à entendre "Ouhlà, ça s'arrange pas" !
Bon, et si je tentais (quand-même) d'aborder un sujet un peu relevé là ? Un truc intelligent... porteur d'enjeux de société cruciaux... sujet à débat... original surtout... je sais ! Je vais (moi aussi, ô gloire), vous servir mon petit laïus sur le "mariage-pour-tous" (de l'art d'emballer la même chose dans des termes différents pour que ça passe mieux, que des gerbes de boudin noir périmé tombent sur cette manière chiatique d'utiliser la langue). Vous êtes contents hein ?
...
En fait non, ça va aller, le sujet me sort déjà par les yeux, c'est pas la peine d'en rajouter.
Des mois d'atermoiements sur un "problème" qui n'en est pas un, et en plus ça marche.
Sinon, je pourrais vous raconter comment je suis devenue abolitionniste la semaine dernière, sans faire chier personne, l'air de rien. Ou comment je vais me faire une joie d'aller balancer des œufs pourris un peu partout le 13 janvier prochain. Pourquoi j'envisage sérieusement d'aller péter la vitrine de la LMDE la plus proche de chez moi. Et pourquoi le con-sans-suce.
Mais nan nan, à la place, je vais continuer à creuser ma tombe dans le béton à l'aide d'une capsule de bière avec la minute musicalo-bitchasse du mois (d'ailleurs un post par mois, comme je me le disais aux chiottes tout à l'heure, c'est trop peu). Ça s'appelle Millionaires, et j'ai honte de l'avouer, mais dans un sens, j'adhère...
-Drinks on Me (une chanson sur la picole... admirer le very dégueulasse, sale, pas propre et dirty "we're wasted and we ain't going ho-o-o-me" à 1:40.)
-Party like a Millionaire (une chanson sur... je vous laisse découvrir.)
Nous sommes sans doute là face à l'une des pires choses qui soit arrivée à la musique depuis Daniel Balavoine, mais c'est cool quand-même justement. Ah, si j'avais connu à 18 balais, je te dis pas la décadence.
Dans la catégorie électroclash : Anne Horel ==> en mode pamphlet, en mode Floating Being project (ou comment faire des chansons avec n'importe quoi, y compris des noms de groupes Facebook), ou encore en mode chatte à l'air.
Parce que ce son (et parce que ce clip), et parce que cette voix.
Et parce que CETTE BOUSE.
Allez les gens, c'est bientôt Noël... CHEERS §
On va pouvoir se bourrer la tronche au vin chaud... t'chouette !
(Edit : si je recouvrais mes murs d'images de cul, ça me ferait bien plaisir, mais sans doute un peu moins au petit Jésus, et puis ça mettrait mes invités mal à l'aise, c'est bête la vie...)
Ecrit par kaleria, le Mardi 11 Décembre 2012, 12:57 dans la rubrique "# Niouzes".
Commentaires
stupidchick
11-12-12 à 14:25
ah bin si moi j'aimerais bien savoir comment tu es devenue abolitionniste
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kaleria
13-12-12 à 21:08
En discutant avec une copine persuasive autour d'une bière de basse qualité, comme souvent.
Je ne te referai pas le cheminement de la chose, c'était long et bordélique, mais au final ses arguments m'ont plutôt convaincue. Après, j'en suis pas encore à aller militer hein, on est d'accord.
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