Des nouvelles du front de l'Est.

Pendant que l'on s'y fait chier dans un froid croissant, au front de l'Est, d'autres s'en vont couler des jours heureux et paisibles - quoique - dans les pays chauds du sud sudiste. Pour ne plus paraphraser, L. est partie, ça y est, c'est terrible, atroce, affreux, et à part ça pour le moment tout va bien, jusqu'à l'instant où ça n'ira plus du tout. Je regarde venir d'un oeil très méfiant la seconde où le manque de cul se conjuguera à l'effet "mais en fait putain j'en ai encore pour deux mois comme ça, DEUX mois, RAAAAAAH oskoor", ou la très malsaine prise de conscience qu'il vaudrait mieux éviter par des moyens plus ou moins détournés.
(Non, je ne me taperai pas une de mes exes, les exes c'est le Mal, on sait déjà comment ça marche, ça n'est pas drôle... n'empêche que... NON, patouchay sale bête ! *coup de latte sur les doigts* Non mais oh).

Sinon, j'ai un stage, youpi tralala. Ce qui m'enlève du pied au moins trois des épines citées la dernière fois. Bel et bon. Sauf qu'avec ça, je n'aurai pas de vacances à Noël. Par contre, je serai en "repos" (le GRAND, celui qui dure BONBON madame) à la mi-février. De mi-février à mi-septembre, ça fait tout de même... pfuuuuuaaaaah, pouhlàlà, voilà hein.

A côté de ça, j'ai tout de même à faire face à un méchant sentiment de culpabilité suscité il y a quelques jours par un gentil communiqué de l'un des membres de ma proche famille (n'étant pas branchée famille du tout, ça réduit les possibilités de spéculations, et comme j'adore mon père et regarde ma soeur et mon frangin d'un regard aussi bienveillant que celui pour mes beaux-parents peut être méprisant, que nous reste-t-il donc pour la culpabilité ?) : comme quoi il y en aurait marre de me donner des sous, ça ne serait pas facile vois-tu, tu coûtes cher mine de rien, et puis tu pourrais quand-même bosser, regarde on bosse bien nous, c'est bien joli de passer son année à glander à la fac mais il faudrait arrêter de te tourner les pouces et de compter sur les autres un peu, et comment ça tu ne peux pas, si d'autres le font pourquoi pas toi, hein hein, de toute manière tu nous as toujours coûté cher et t'as jamais été foutue de faire quelque chose d'un peu utile, t'es pas démmerdarde, t'arriveras jamais à rien dans ta vie et on t'aura assez prévenu, conasse.
Ce qui est tout de même un peu fort.
Je ne sais pas si l'on est au courant, dans les hautes sphères, mais étudiant, en dehors des très très longues vacances d'été auxquelles nous avons droit tous les ans, c'est un peu un boulot à temps plein. Si l'on s'y consacre pour de bon, on dépasse sans trop de problèmes les 35 heures par semaine, et on n'est pas payés pour le faire, ce qui est parfaitement logique, mais pitié, qu'on ne nous demande pas d'en rajouter derrière. Je ne sais pas pourquoi je commence soft en fait, parce que j'en ai gros sur la patate et qu'il faut que ça sorte, ça ira mieux après (peut-être)...
Ah ouais, j'ai toujours coûté cher ? Et mon cul, c'est du poulet ? J'ai jamais réclamé une fringue, jamais réclamé un jeu, un ordi, un truc à la con, il suffisait de m'offrir un bouquin pour m'occuper, et même sans en posséder, une bibli ou un CDI et hop, l'affaire était dans le sac. Je coûtais cher ? Même pas le putain de montant de la pension alimentaire de mon vieux, j'en mettrais mes deux oreilles à couper, on se demande donc bien où elle est allée, pendant des années, ladite pension... dans le forfait "réparation des lunettes quand on n'avait pas encore l'habitude de lui demander de les enlever avant de lui coller une droite" peut-être ? Pas mon problème, si j'avais pu choisir, à l'ambiance militaire@"Sir, yes Sir" j'aurais tout de même préféré l'internat, sauf que même ça, après m'avoir menacée de me coller en pension pendant des années, ça n'a pas été possible. Trop cher. TU-COUTES-TROP-CHER. Encore et toujours. T'es étudiante mais tu coûtes trop cher, un peu plus d'une centaine d'euros par mois, mais c'est trop ma pauvre. Tu coûtes trop cher. Tu te fous de notre gueule, va bosser glandue, pas de raison qu'on te file de la thune pour glander toute la journée aux frais de la princesse. Mais je glande pas, hein. les mentions ne tombent pas du ciel. Arrête un peu. On sait bien que c'est facile. facilité d'une filière qui ne débouche sur rien. Depuis le début, on te le dit, ça ne sert à rien. Pourrie-gâtée, t'as toujours eu ce que tu voulais, t'en as toujours fait qu'à ta tête. Tes souvenirs, tout ça là, tout ce dont tu nous tiens rigueur, tu l'as inventé, ce sont des souvenirs que tu as déformé, nous te le dirons et te le redirons jusqu'à ce que ça rentre, c'est ton imaginaire qui a fait tout ça, ça ne s'est pas passé ainsi, tu t'es fait des films, tu n'as aucune raison d'être en colère, tu t'es posée en victime, inventé un passé, AHAHAHAHAH, j'ai eu raison de te traîner de psychologues en psychologues quand tu étais gamine, dommage qu'ils n'aient pas vu ce qu'on soupçonnait depuis le début, tu as de l'imagination, de la réflexion et de la mémoire, il aurait fallu t'extirper tout ça, monstre, INGRATE, indigne, sale gosse, tu as voulu t'en aller à tort, tu faisais ta crise d'adolescence comme toutes les petites mijaurées de ton genre et tu t'es inventées de bonnes raisons pour pouvoir te faire mousser devant tes potes et pleurer auprès de l'autre branche de la famille, le côté dégénéré irresponsable, qu'ils te filent du fric dès que tu ouvres la bouche heinheinhein sauf que t'as beau dire que tu ne réclames jamais on est sûrs que tu mens, comme d'habitude, t'as toujours menti, tu es une menteuse de naissance, de formation, de métier, peu importe que la chose te soit venue par nécessité, tu MENS et ça a toujours mérité des gnons et du mépris, pas de raison que ça change, comme les conneries, connerie sur connerie que tu nous as fait, et ça continue, madame est introvertie et pas sportive quand elle est gamine, ensuite elle veut s'orienter en Lettres, non mais je vous jure, on aurait dû te plomber encore d'avantage, ça aurait peut-être changé quelque chose, visiblement de te répéter tous les jours à quel point tu es merdique, une sous-merde inadaptée qui mérite bien qu'on lui foute la tête dans les chiottes quotidiennement au collège, ça n'a pas suffit, et encore ensuite tu as voulu déserter le nid, le beau nid d'amour bâti pour toi avec nos plus beaux tessons, pour aller faire on ne sait quelles conneries, tomber à jamais dans la came (oui parce que même si tu n'en as pas conscience, nous on sait très bien qu'une fois qu'on y a touché à ce truc-là, il n'y a plus la moindre rémission possible, on est informés, on l'a vu à la télé - et ton flirt de l'époque, qu'elle crève, ça te servira d'exemple, de toute manière ça ne pouvait pas être sérieux, pas de raison qu'on arrête de faire semblant de ne pas voir -), t'imaginer préférer les filles, non mais je vous jure, et nos petits-enfants hein, comment on va faire nous, et puis c'est des imbécilités tout ça, de la branlette intellectuelle, ça ne peut pas fonctionner et ça ne peut pas être vrai parce que ce n'est pas NA-TU-REL ok, une bite, un vagin, c'est comme ça que ça marche, Dieu a créé l'homme et la femme ainsi alors faut arrêter l'délire là, et tu continues, tu t'arrêtes jamais hein for God sake, un Master maintenant, non mais franchement, tu vois pas que ça ne sert à rien ton truc là, nous on sait bien comment ça marche les choses, tu quittes l'usine Peugeot le matin à 8 heures et le soir à 17 heures tu as trouvé une place chez Alstom, faut pas nous la faire, quand on veut on peut, et puis je vois pas pourquoi tu pourrais te permettre de faire un truc qui te plait aussi tard dans ta vie alors que nous on s'est fait chier depuis bien plus tôt que toi, comment ça tu mettras plus de temps à finir et c'est un choix, mais y a pas de choix à avoir ma fille, dépêche-toi de tourner aigrie et désenchantée comme nous, qu'on se sente moins seuls et qu'on puisse enfin te hurler notre satisfaction en plein face : "ON TE L'AVAIT DIT ESPECE DE MALIGNE, QUE TU N'ARRIVERAIS JAMAIS A RIEN".

Je me demande à quel moment je pourrai faire définitivement le deuil de tout ça, ne plus en entendre parler, ne plus tenter d'y revenir gentiment en finissant toujours par me prendre une bonne grosse désillusion en plein tronche. Quand je pourrai tourner le dos pour de bon, lever bien haut le majeur droit et dire distinctement que "je ne veux plus entendre parler de vous".
Vite, pitié.

A côté de ça, je me tape une remontée (de très loin) de BÖC :
- Take me away (ah, la mode des soucoupes volantes).
- Burnin' for you.
- Don't fear the reaper (magnifique).
- Godzilla.

Ecrit par kaleria, le Jeudi 21 Octobre 2010, 02:04 dans la rubrique "# Niouzes".

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