Ann Scott first
"Sur les trottoirs, des gens commencaient à ouvrir des portières, à se diriger vers des bouches de métro ou des arrêts de bus. A quelle heure se levaient-ils pour être déjà habillés, coiffés ou maquillés ? S'entasser dans les effluves de parfum et les haleines fétides de café. S'enfermer dans un bureau alors que l'air et la couleur du ciel appellent à aller s'allonger dans l'herbe d'un parc. S'attabler dans les odeurs de graillon et le brouhaha, ou se taper la lente queue d'une boulangerie dont la formule propose un sandwich dégeu, une portion de carottes râpées qui nagent dans leur sauce et un flan qui a trois jours. Et l'hiver, comment résistaient-ils à l'envie de se coller une balle, quand au réveil on se croirait encore en pleine nuit ? Je n'avais peut-être jamais un rond pour m'offrir ce que je voulais, mais au moins je ne me coltinais rien de tout ça."
Ecrit par kaleria, le Mardi 24 Mai 2005, 09:15 dans la rubrique "# Niouzes".