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God save the gouines.

Blog opératoire : la badasse s'en va-t'en guerre.

Page principale - Brouillons

Chroniques d'une vie de merde.

--> Äkte 382 : on me prend (décidément) pour une conne.

Bon, bien sûr il faudrait commencer par contextualiser. C'est ce qu'on m'a appris, au cours de ma formation ès discours et parlotte. Même qu'on se demande bien à quoi elle m'aura servi, au final.
Contextualisons quand-même, n'ayons pas peur des grands mots avec des "x" dedans.

Il y a une quinzaine de jours, après avoir tout plaqué pour attendre Godot et m'être lassée à force, je me suis attelée à la recherche d'un nouveau logis dans lequel poser mes trois strings (deux maintenant que la mère de ma copine S. m'en a piqué un pour le laver sous prétexte qu'il traînait par terre sous le lavabo de la salle de bain de sa fillotte... j'avais pourtant prévenu, touche pas à mes affaires), mes cinquante kilos de papier imprimé/broché/relié, ma brosse à dents et ma petite personne. J'ai donc fait comme indiqué dans ces cas-là : j'ai pris mon téléphone, j'ai passé des coups de fil, j'ai été bien gentille et bien polie comme ma môman m'a appris, j'ai obtenu des rendez-vous, et pour finir je me suis présentée à l'heure et même légèrement à l'avance après avoir changé de pantalon (34 plutôt que 42) et enfilé une chemise propre.
J'ai visité des trucs à la limite de l'insalubrité, mais bon, ça encore c'est pas le problème, à force on a l'habitude : de toute façon si les propriétaires n'ont pas de problèmes pour louer des boîtes à godasses qui prennent la flotte et le vent avec des convecteurs de merde qui te chauffent pas 20m² en hiver, c'est bien qu'il y a toujours des étudiants assez en rade pour être prêts à leur payer un loyer mensuel. Le monde marche comme ça, on ne se formalise donc plus : inutile de se fatiguer, n'est-ce pas ?
Nan, le problème, c'est le mec qui te file rencard à 17h00 au pied d'un immeuble que tu ne peux pas louper (parce qu'une de tes copines à habité dedans, mais quelle vie sociale tu as, houlàlà, mieux que 300 amis sur FB), qui n'est pas là à 16h50, pas plus à 17h30, et qui te rappelle le lendemain pour te sermonner comme quoi tu n'es pas venue la veille, que ça ne se fait pas, mais comment ta mère t'a-t-elle élevée, pauvre fille ? Ben, elle t'a toujours dit entre autres choses que : "5 minutes de retard, c'est savoir se faire désirer ; 15, ça commence à être un peu abusé ; 30, tu as le droit de te casser". T'allais pas non plus passer la nuit là, nan ? Et lui cirer les pompes aussi pendant qu'on y est ? Lui aussi il gagne 70K euros et il t'emmerde ? Vous devriez pourtant bien vous entendre, entre gens de bonne éducation.
Le problème, c'est aussi le personnel de l'agence qui te répète chaque moindre petite clause du bail dix fois pour être sûr que tu as bien compris : oui, on le sait que le préavis c'est trois mois ; oui, on est bien consciente qu'il faut payer son loyer chaque premier du mois ; non, on ne mettra pas nos poubelles dans le couloir ; non, on ne veut pas en plus du guide du locataire, inutile de gâcher du papier pour que ce torchon finisse haché menu en petits morceaux pour caler nos pieds de table (on ne sait même pas si on aura une table d'ailleurs, cet objet étant, en y réfléchissant bien, d'une utilité très limitée). Le problème, c'est les pages et les pages de paperasse à fournir pour les cautionnaires, qui, même s'ils se sont montrés de bonne volonté, ont fini par en avoir marre de devoir donner, en plus des futures feuilles de brouillon précitées, des fiches de renseignements portant sur leurs éventuels emprunts en banque, leur situation familiale, leurs relations avec leurs employeurs, les prestations familiales qu'ils touchent ou pas... et puis quoi encore, vous voulez pas savoir s'ils ont chié dur ou mou ce matin aussi ? Le problème, c'est le gars qui te garde pendant trois heures pour faire l'état des lieux d'un studio d'une vingtaine de mètres carrés en notant la moindre rayure sur la table ou au fond des assiettes : t'as fini par en déduire que si tu voulais récupérer ta caution à l'issue de ton séjour, il allait tout simplement falloir que tu évites d'habiter dans l'appart. Le problème, c'est la comptable de l'agence qui te tanne pour que tu lui fournisses dans les plus brefs délais une attestation de formation au CNED, ce qui est absurde étant donné : 1) que tu t'es même pas encore inscrite ; 2) que le fait de souscrire à une formation au CNED ne te donne droit à aucun statut particulier au regard de la loi ; et 3) que de toute manière c'est pas ses oignons. Bref, le problème, c'est qu'on te prend pour une débile dans les grandes largeurs, constamment, alors que tu comprends très bien ce qu'on te dit dès la première fois si c'est expliqué clairement, que tu passes ton temps à répéter que tu connais la musique, ayant quand-même déménagé une paire de fois et que, bon an mal an, t'as même fini par devoir dérouler ton pedigree (pedigree qui n'est certes pas un gage d'intelligence vu les impostures intellectuelles que tu as croisées en master, mais peut tout de même laisser sous-entendre que tu comprends au moins de quoi il s'agit quand on te parle de payer ton foutu loyer).
Le problème, c'est que non seulement les institutions te prennent pour une conne, mais que tes proches aussi, bizarrement. Après tout, comment vas-tu faire pour laver ton linge sans machine à laver ni étendoir à linge ? Et comment vas-tu faire pour te soigner sans la parfaite petite pharmacie de Martine infirmière ? Comment vas-tu faire pour te nourrir sans voiture pour aller faire des courses ? Et où vas-tu dormir sans lit et sans sommier ? A vrai dire, tu sais pas trop... allez, au hasard : t'iras à la laverie, tu suspendras tes trois fringues aux portes, tu tomberas jamais malade, t'iras à pieds au Liddl qui est à 20 minutes, tu pionceras sur ton clic-clac... comme d'habitude, comme toujours depuis des années quoi. Sans surprise.
En l'espace de quinze jours, on a presque réussi à t'faire croire que ton monde ne saurait tourner sans l'intervention expresse d'autrui, dûment mandaté tamponné certifié homologué apte à l'exercice d'assistanat.
Heureusement, demain c'est terminé, tu prends tes cliques et tes claques et tu t'casses. Merde.

Le problème, c'est peut-être aussi la pensée récurrente de L. bossant dans son bled paumé en Charente-maritime, pendant que moi je suis revenue dans ma belle ville de B. C'est le fait de me dire que je l'ai laissée effectuer son devoir de salariée modèle @ "on passe de 35 à 39 heures par semaine pour essayer de combler les énormes retards qu'entraîne le fait qu'on soit gravement en sous-effectifs", comme dans toute bonne chaîne de supermarché (de merde) qui se respecte... sans soutien. C'est l'idée qu'elle se tape une hiérarchie à la con qui se fiche pas mal de l'état de ses employés, et des clients à la con qui se fichent pas mal de tout ce qui ne concerne pas leur petit nombril et qui ne jurent que par Amazon parce que "ah, mais vraiment, vous avez rien ici" (hé conasse, il sort 65 000 livres par an, so shut up et si t'es pas contente va donc en effet commander ton bouquin sur Amazon, qu'ils te l'envoient en allemand). C'est l'idée que moi je suis ici, en bonne cas soc', aux crochets de l'État et des bons citoyens françââââis (la République sinon rien) qui cotisent un tiers de leur précieux salaire pour que des parasites comme moi puissent continuer à vivoter sans se sentir obligés d'aller se faire exploiter, alors qu'elle est précisément en train de se faire exploiter pour un boulot qui ne lui plaît pas le moins du monde. Genre zéro gratification. Sauf le salaire.
Je me demande si c'est le monde qui commence à gratter sérieusement nos libertés à coups de lime à ongle, ou si c'est moi qui me les gratte toute seule comme une grande. Si y a un avenir après la course frénétique au CDD, accrochée aux basques des employeurs, à leur lécher le cul pour qu'ils t'accordent un SMIC, ou si c'est non, si c'est juste normal, si c'est juste comme ça, si c'est juste Bien et si c'est moi qui suis dans l'erreur, ou trop exigeante, en tout cas pas assez dynamique, pas assez souriante, pas assez sociable, pas assez consensuelle, pas assez lisse, je t'emmerde, j'ai pas envie de me conformer, j'ai pas envie de "mener une vie normale", ça me paraît mortifère, point.

Choose life.

En attendant, on nous prend pour des connes.
Et ben si c'est comme ça, on sera les idoles des connes. Owned !

Oui, il y a un problème déontologique derrière tout ça. Et un léger souci d'ego.
Mais on refera le monde un autre jour : "faut appuyer là où ça fait mal pour percer le furoncle et chasser le pus... en attendant, football et Star Ac' pour tout le monde !"

Et sortez les 8:6, on va brailler dehors, haut et fort. Quand on en aura marre, on pourra juste regarder le plafond et y voir tout ce qu'on voudra, et même davantage, juste à portée d'imagination.

Parlez-moi d'imagination... ce truc qu'on essaie d'étouffer dans l'œuf chez les gosses et qui manque tellement à tous ces médiocres décérébrés pendus à leurs kits main libre dans la rue, à leurs émissions de télé-réalité, à leurs pseudo-buzzs sur Tweeter et à leur Iphone 5 à la con, partout, tout le temps, pour s'empêcher de voir le vide qu'ils ont permis qu'on creuse à coups de pelle dans leur carcasse. Alors qu'il suffit de te couper du monde deux secondes pour avoir les pleins pouvoirs. Un autre jour, peut-être.

(En me relisant, je me dis que je suis quand-même pas très drôle dernièrement... allez, je vous promets un post marrant la prochaine fois, parole de scoute.)

Ecrit par kaleria, le Vendredi 19 Octobre 2012, 22:49 dans la rubrique "# Niouzes".

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Commentaires

Anonyme

20-10-12 à 03:58

Ah....les Charentaises...c'est chouette ! Mais n'y laisse quand même pas ta santé.

http://www.youtube.com/watch?v=2DbZPHCp5pw

Tiens , la ville de B. c'est toujours la même ? Bo ou bien c'est l'ancienne Be ?
Je finis par m'y perdre moi dans tout ces B qui barrissent en 42 fillette.
L'important c'est (toujours) l'amour (pas cher) et l'eau du robinet (toujours en
augmentation) et (de moins en moins) anecdotiquement les wc qui restent en palier.
En attendant le mariage , don't give up.


kaleria

kaleria

20-10-12 à 18:44

Je n'ai pas peur des charentaises en fait... à côté des espadrilles, c'est rien.
J'ai habité dans la belle ville de B(e) pendant des années, et m'y voilà revenue, après un an passé dans la belle ville de B(o).
Nous ne risquons plus de nous croiser en allant acheter une miche pas trop cuite chez la boulangère.
Mais je n'veux pas me marier moi. Même pas me pacser (sauf si c'est pour aller pleurer après une mutation dans mon peut-être futur boulot). Cela dit, ça sera très bien pour le reste du monde, sans doute.


Re:

Anonyme

21-10-12 à 04:46

Si j'ai bien tout comprite , il s'agit d'un éloignement thérapeutique
dû à un champignon foudroyant évoluant en espace interdigité...J'avoue qu'avec
l'humidité du climat de B(o) ça ne m'étonne qu'à moitié.J'y avais à l'époque ,
moisi une bonne partie de ma garde robe.Du coup je préfère de loin sa voisine
T(o), finalement beaucoup plus conviviale sur le plan aéronautique et très sympa
au niveau concubinatoire (encore un mot qui devrait forcément exister in a perfect
world). Allez bye Frankie (goes to hollywood)
http://www.youtube.com/watch?v=QR_1P5-Y6xs


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