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God save the gouines.

Blog opératoire : la badasse s'en va-t'en guerre.

Page principale - Brouillons

Ce que l'Etat attends de moi

--> (et que je ne pourrai pas lui donner, hélas)

Décideurs, problème, segmentation, experts, optimal, contrainte extérieure, expertise, restructuration, refinancement, avancée historique, positionnement, stratégie, optimiser, communication, sécurité, gens de conditions modestes (autrement dit, des pauvres), intégration, partenaires sociaux, privatisation, rationalisation, retour sur investissement (= bénéfices), préemptif (préventif, c'est dépassé), gouvernance, entrepreneur (= patron), réforme, modernisation, équitable, croissance, crise économique, post(+ tout ce que tu veux, j'aime beaucoup post-industriel pour ma part), offensive, attentat, mobilisation, feuille de route, guerre de civilisations, prise en otage (des usagers du RER par les grévistes généralement), coup de main, fer de lance, garde rapprochée, opération coup de poing, monter au créneau, ressources humaines, dialogue, échange, ENSEMBLE, transparence, élites (= castes dominantes), métissage, multiculturalisme, universalité, communautarisme, identitaire, fondamentalisme, espace, écologie, utopie, entreprise citoyenne, droits de l'homme, pays en développement (= du Tiers-monde), social, modernité, processus, humanitaire, valeurs de la République, socle commun, pays des droits de l'homme, terre d'accueil, l'Autre, éloignements (= expulsions en charters), mission civilisatrice (de la France évidemment), devoir de mémoire, responsable, rigueur, fermeté, démissions, laxisme, fin de l'autorité, couches défavorisées (= classes), inacceptable, intolérable, odieux, émotion, indignation, effroi, détermination (absolue ou sans faille, au choix), écoute, convivialité, s'enrichir de nos différences, cosurveillance (= délation du voisin), origine arabo-musulmane, issus de l'immigration, quartiers sensibles, repli communautaire, islamiste, éradiquer, ravager, nettoyer (!), liés à (généralement Al-Qaïda), tranche (sociale ou de cake), couche (sociale ou de béchamel), milieu, exclus (exit opprimés et exploités), processus de réinsertion, SANS, individualisme, managers, confiance, rassemblement, solidarité, proximité (plus souvent « police de » que « commerce de »), terrain, concrètement, équilibre, transgresser, synergie, nouvelles technologies de l'information et de la communication, capitalisme populaire, minorités, village planétaire, pragmatisme, élargissement, évoluer, révolutionner, innover, moderniser, audace, performance, avancer, pluriel.

Ces mots me bouffent, j'en ai plein la tête, constamment, langage prémâché-régurgité-stéréotypé, aseptisé, mondialisé, à gerber, vous massacrez la langue et tout le monde s'en fout et pire, par moments j'utilise vos mots et il y a des chances pour que je ne sois pas la seule et je me sens comme si on m'écrasait la tête entre deux plaques de bien-pensance et qu'un énarque tournait la manivelle, arrêtez immédiatement, bande de connards.

"Je fais le follow-up du merging project avec un coach ; je checke le downsizing."
(Ouais, tu vires des gens.)

"Rester leader implique sécuriser le sourcing et/ou le positionnement du groupe sur le midstream gazier, de même qu'identifier un mix/portefeuille de production optimal en fonction du mass market. Cela nous éloigne du modèle pure player, qui nous avait conduits à définir une offre package. En interne, le pilotage corporate doit être réalisé de façon volontariste à la maille interbranche grâce aux remontées bottom up. Les missionnements PMT seront définis en référence aux gaps entre l'image consolidée et la cible 2006."
(Blurp, voilà c'est fait, je vous l'avais dit.)

Le langage c'est la pensée et j'en peux plus qu'on tente de la formater autant. J'en peux plus de la bien-pensance du Monde (quotidien de référence@France.con), de l'idéologie du consensus, du "oui mais non", des mots pour d'autres, des grandes causes qui n'en sont pas et des questions auxquelles on ne trouve pas de réponse mais UNE solution, toujours pour plus tard, évidemment.
Toute cette merde est en train de s'infiltrer tout doucement, quotidiennement à doses variables, par mes yeux et mes oreilles, et en fait j'avais bien raison de ne rien vouloir entendre jusqu'à l'année dernière, la machine à bêtise est puissante et je commence à me demander si j'en réchapperai et même que si ça se trouve le mal est déjà fait, parce que les médias, c'est plus fort que toi.
Political correctness is killing your life.

Mais encore, toujours plus de lol : dans le cadre de mon peut-être futur oral de culture G (septembre, en attendant), voilà voici venu viendu ce que j'ai vu passer hier. Bon appétit.

Sujet : « L'école [pardon, le système éducatif] est-elle [il] en crise ?

Moi (en toute bonne foi) :
-premièrement : « bennnnn ouais ».
-secondement : « mais c'est pas perdu, si on essayait de faire ça, ça et ça, ça pourrait peut-être le faire ».

Corrigé du CNED (approved by la Documentation française) :
-premièrement : « oui on dirait bien, c'est la merde ».
-deuxièmement : « mais en fait pas tant que ça, voyez plutôt ».
-car finalement : « c'est plutôt la faute à la société ».

Explication de texte (version CNED) :
-Oui, c'est la merde car : 25% des élèves arrivent en 6ème sans maîtriser le calcul, 15% sans maîtriser la lecture ; le taux d'échec en première et deuxième année de licence est élevé ; il y a de la violence à l'école... bref, ça ne peut plus durer.
-Mais bon, quand-même, quand on y repense, c'est pas si pire, becoz : 25% d'élèves qui ne maîtrisent pas le calcul, ça fait tout de même 75% qui le maîtrisent ! Et 85% pour la lecture ! Elle est pas chouette la vie ? En plus, le pourcentage de réussite au bac est de plus en plus important (non pas que le niveau soit constamment rabaissé pour calmer un peu les stats du taux de chômage et que du coup, le bac, depuis 10 ans, c'est de la grosse merde qui ne vaut rien, mauvaise langue) ! Et puis bon, il ne faut pas cracher sur la fac, il y a tout de même de bonnes filières dans l'enseignement supérieur, genre... école d'ingénieur, tiens, au hasard ! Et puis la violence dans les écoles, bon, c'est tout de même très minoritaire. Donc voilà, quand on ne se contente pas de regarder le verre au quart vide, mais qu'on le voit comme aux trois-quarts plein, c'est mieux, m'voyez.
-Non, moi ce que je crois, c'est que c'est la société qui pue du slip depuis quelques années. Voyons voyons : l'autorité familiale se barre en couille, les mœurs se dégradent, et puis de toute façon l'école ne peut pas à elle seule assurer la formation professionnelle... après tout, les entreprises ne s'investissent pas dans le système éducatif (quel dommage) et les jeunes boudent les filières professionnelles... enfin bref, de toute façon, la société attend trop de choses de l'école... ben oui, faut être réaliste, la transmission de connaissances et de culture désintéressée ne répond pas aux mêmes exigences que la formation professionnelle (on ne peut pas avoir le B2i et l'english for business en même temps que la Princesse de Clèves et le Banquet, après tout -d'ailleurs j'en ai une bien bonne au sujet de Platon, ahahah-).
Bref, si on virait les filières inutiles (genre lettres, sciences humaines, tout ça tout ça) et qu'on insistait lourdement sur la formation professionnelle, ça serait tout de même mieux : les gens auraient moins d'armes pour réfléchir et seraient davantage formatés à aller au boulot sans discuter (avec un peu de chance on pourrait leur faire avaler le nécessaire retour à la semaine de 40 heures et la suppression non moins nécessaire du SMIC, et peut-être même leur inculquer l'esprit d'entreprise et l'amour du Travail), il perdraient moins de temps à des choses inutiles (genre lire), ce qui leur permettrait de consommer davantage... non vraiment, réformons le système éducatif dans ce sens-là, et vive le Progrès.

Donc non seulement les mots foutent le camp sous la bannière de la pensée unique, mais en plus on risque de me demander de dire ce genre de machins... mais Micheline, vous n'y pensez-pas !
What's going on dans la fonction publique ?

En attendant, j't'explique : la rime restera toujours riche, french rock'n'roll is bath, et le metal c'est super chouette.
DIE DIE DIE...


(M'ont beaucoup inspirée et massivement aidée pour la rédaction de ce bazar : LQR, la propagande au quotidien de Éric Hazan, et Bonjour paresse de Corinne Maier. Quant à mon fascicule de préparation à l'oral, tant pis pour lui.)

Ecrit par kaleria, le Jeudi 14 Juin 2012, 14:43 dans la rubrique "# Niouzes".

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Commentaires

Anonyme

16-06-12 à 12:21

Ce que c'est beau tout d'même que la genèse d'une fonctionnaire éprise dans tous ces états !
Belle amazone au coeur d'un futur amour platon-nique. (l'épistolaire dans l'administration , tout un
programme digne de recevoir un traitement substantiel (oui , bon , en suivant la grille du dit programme
quand même ,hein).


kaleria

kaleria

16-06-12 à 13:14

Même Aristote pourrait se retourner dans sa tombe car voici la Rhétorique selon l'ENA (pour de faux, mais c'est pas loin).


Anonyme

16-06-12 à 18:52

C'est qui Platon et Aristote ? Des responsables syndicaux ? Des Agitateurs mandatés par la Dictature du Prolétariat ?


kaleria

kaleria

16-06-12 à 21:03

Des mecs qui parlaient à d'autres mecs de ce qu'il allaient bouffer au Banquet du soir.
Accessoirement, ils portaient des rideaux de douches, se promenaient en claquettes et avaient beaucoup de goût pour les garçonnets.
(Des mœurs étranges certes, mais paraît-il que certains de leurs collègues vivaient dans des tonneaux, alors tant qu'à faire.)


Henri IV

22-06-12 à 09:03



Je suis vraiment triste que ca se passe comme ça, je pensais qu’on irait loin ensemble. Je suis désolé de m’être énervée face à ta suceptibilité, je n’ai pas bien gérer… Mais sache que je te souhaite tout le bonheur possible et je garde le beau souvenir de notre breve rencontre...

http://www.youtube.com/watch?v=Xjv57gSE5gQ

Et puis rien, m'voyez...

Établi près de lui pour entendre ce mot : toujours. Déjeuner maussade, aux propos échangés par les touristes. Rétrospectivement, cela s'entend seulement de sa quote-part de l'impôt, les finances, de garanties si étroites, comme je ne suis rien pour elle ? Inquiet de savoir pourquoi il n'y prit pas garde à leur trouble. Ignorant sans doute cette circonstance, je me jette a terre.

Une idée, un délice : http://enneagon.org/phrases .

Voili voilou sur ce un bisou et bonne journée.


kaleria

kaleria

28-06-12 à 16:34

Ahaha, j'adore ces trucs-là.
Dans le genre, il y a Untitre.
C'est à se demander pourquoi il y a en a qui se font encore chier à écrire des livres (qui ne seront de toute façon pas achetés par assez de gens pour que ce soit ren-ta-bleuh, sauf si tu t'appelles Marc ou Guillaume ou Bernard-Henry).
Dans le temps on avait feu le Martine Cover Generator... requiescat in pace.


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# Electr'ophone

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Va voir ailleurs (si j'y suis)


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