Toilettes, chapitre 5 : masturbation.
Bon ben... voilà (petite rengaine redondante de ma période "stage", quand à dix heures du matin on n'avait déjà plus rien d'autre à faire que se préparer à une journée "machine-à-café-bureau-pause-clope-machine-à-café").
Revenue de mes voyages autour du monde, pas plus bronzée mais quelque peu détendue. Sourires dans le fond des yeux en songeant, en vrac :
-à l'installation de ce magnifique objet en douce dans la colloc de cette bonne vieille Tornade, juste avant d'en partir pour d'autres z'horizons.
-aux aussi nombreuses que très redondantes vannes portant sur la consommation de Marie-Jeanne et les magnifiques chemises à carreaux de L., littéralement mitraillée pendant deux jours et même pas par moi.
-à l'infernal dodo sur le parking de l'aéroport, enroulée dans tous les bouts de tissus que j'avais pu extraire de mon sac tout en me gelant quand-même sévèrement les miches, et aux multiples piques adressées au terrifiant esprit pratique et au redoutable sens de l'organisation de L. (à qui, décidément, il ne faut pas confier la partie "on dort à l'aéroport, ça ferme pas la nuit, si si" d'un voyage dit "organisé"). Mention spéciale également à ses plans "putain, j'ai perdu mon coupon d'embarquement" la veille du départ, et autres "oh shit, j'ai laissé mon porte-feuille dans les toilettes du terminal". Magique.
-à la subtile déviation décidée après avoir constaté l'impossibilité surprise de se loger en Suède : "bon ben pisque c'est comme ça, on va aller à Madrid, na !".
-à l'odeur de l'unique t-shirt que j'avais prévu et qui, du coup, a servi plus qu'à son tour pendant que le pull et les deux polaires rigolaient bien dans leur coin.
-à l'enfilage rapide des sapes susnommées dans les toilettes de l'aéroport madrilène, magnifique composition vestimentaire sur le mode "superposons des couches, déguisons-nous en bonnes-femmes Michelines, devenons ces bibendums célestes que nous avons toujours voulu être", après avoir constaté que nos sacs pleins ne passeraient sans doute pas en tant que bagages à main. Evidemment, on est passées comme deux grosses engoncées à la poste sans même se faire contrôler.
-à l'énorme moment de honte consécutif à la pratique d'une activité sexuelle aussi longue que bruyante dans un dortoir où, alors que nous étions bien certaines de la désertion absolue de l'endroit, finalement... "oh la vache, ça bouge dans le lit à côté". D'où rhabillage en hâte, excuses bien plates et fuite de la chambre en quatrième vitesse, têtes basses et épaules courbées. Chance, nous changions de crémerie le lendemain... n'empêche que je ne m'étais pas sentie aussi désespérément honteuse, implacablement impuissante et nerveusement rieuse depuis une bonne paire d'années.
-à comment c'est bon un mojito, et à quel point les espagnols sont festifs.
-à la quantité d'alcool ingérée, et aux états consécutifs traversés : vertigineux.
-aux chouilles d'après : partir c'est bien, mais revenir, ça n'est pas mal non plus.
Bref, c'était bien bon, à refaire dès que possible.
Il ne me reste plus qu'à torcher mon rapport de stage, et l'affaire sera pliée, je serai tranquille jusqu'en septembre. "Pense à profiter, pense à profiter, pense à profiter..."
Sauf que là, j'ai surtout envie de me remettre à Resident Evil 4.
Mon nom est Procrastination.
Ecrit par kaleria, le Mardi 19 Avril 2011, 11:16 dans la rubrique "# Niouzes".