La vie, la vraie : trop bien.
"Je suis peut-être stupide, mais pas idiote", répétai-je hier avec conviction, comme avant-hier, et ainsi de suite à l'envers depuis une terrible semaine. Car ça ne rigole plus au pays de Candy : mamie Grognasse va devoir se trouver un stage fissa si elle ne veut pas queuter son année en beauté. Horreur, malheur, enfer et vieilles chaussettes. C'est qu'elle n'est pas très à l'aise avec le monde du bouleau, tata Morue : envoyer des CV partout, rédiger d'aussi sublimes qu'efficaces lettres de motivation, présenter nikel chrome et se tenir bien droite pour finir par se faire jeter comme une merde... elle n'aime pas tellement, même. Quoi qu'il en soit, il faut s'y mettre, élaborer un plan d'attaque sommaire après l'énorme coup de stress de la première-heure-de-cours-briefing-publicité-étalage-de-pédanterie, après cette demi-heure de panique aussi totale que complète MAIS soigneusement muselée, suivre ledit plan, et attendre... attendre... attennnnnndre... RAAAAH BORDEL (vous l'aurez deviné, tatie Murie a purement et simplement horreur d'attendre dans l'incertitude) !
Il lui en faut peu, vous me direz... certes, et encore, vous n'avez rien vu.
Parce qu'à côté de ça, je ne sais pas ce qu'il y a en ce moment, mais il semblerait que le monde entier se soit donné le mot pour me signifier, de manière plus ou moins détournée, qu'avoir une "certaine" culture caractérisée par la variété... et rien d'autre, et bien c'est mal, très Mal même, et que si si, forcément, il y a bien un truc en particulier qui...
Mais non. Et je n'y peux rien, si je ne supporte pas de me cloisonner bien longtemps dans un domaine ou un autre. Faut pas trop m'en demander hein.
Variante, sur le même principe : pourquoi diable ne passé-je pas ma vie à causer gouinasserie, femellerie et toutes ces choses, alors qu'il s'agit sans doute de l'un de ces trucs qui ont méchante tendance à me définir assez massivement, comme ça, à vue de nez (avec l'amour des bouquins, l'alcoolisme et le mètre soixante-seize) ? Some kind of way of life ?
A sait pas, à peut pas, à que c'est ainsi.
(En fait je tenais tout de même à dire que j'en ai vraiment ras-le-bol qu'on me demande de sourire dans la rue. Ben oui, c'est redondant, pas d'ma faute : on dirait qu'ils se sont donné le mot. Je n'ai visiblement rien d'autre à fiche que d'exhiber ma dentition - fort agréable à la vue par ailleurs, mais c'est pas l'sujet - à des mecs que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam, rien que pour leurs beaux yeux, histoire que la bouille radieuse d'une femelle quelconque illumine leur journée... et pourquoi pas un p'tit relevé de haut ou un désapage en règle dans une ruelle sombre, qu'on voit un peu à quoi je ressemble quand je ne m'enlaidis pas à ce point - égale quand je n'ai pas l'air d'une tassepé de bas étage, c'est-à-dire en permanence - ? Non mais franchement, je revendique le droit d'être moche, pas maquillée pas parfumée pas pomponnée, emballée dans des trucs informes qu'ils ont des taches mais des taches propres, pas coiffée non plus tant qu'à faire, "je n'ai pas le temps moi pour ces conneries", marde à la fin. Et qu'on me laisse tranquille, par pitié.)
Ce coup-là, du très très bon (à voir, les vidéos de synchro sur musiques archi-connues. Et franchement, c'est pète-couille quand Mozilla décide de planter, il faut configurer tous mes liens à la main, ça me fatigue, douze secondes c'est bien trop long).
Truc improbable numéro trente-deux : j'ai atrocement envie (mais vraiment) de maîtriser pour de bon l'anglais parlé. Parce que c'est on ne peut plus agaçant de le comprendre sans problème, de l'écrire correctement mais de le causer comme une vache suédoise (je règle mes comptes et j'aime ça). Alors qu'on sait TOOTES et TOOSSES qu'il suffirait d'un petit voyage gustatif au pays de la Guiness pour résoudre le problème.
Bientôt le passage du permis : moi qui répugne à m'occuper de plusieurs choses du genre "importantes et lourdingues" en même temps, me voilà servie. Youpi.
Mise à jour de dernière minute (ou presque) : dans la catégorie "confiture pour le réveillon chez maman", mamie Grognasse est sur le point de terminer le dernier roman de Virginie Despentes (parce qu'elle ne peut jamais s'empêcher d'avancer en diagonale, dans les bouquins, entre deux chapitres, elle connaît déjà la fin, mais pas avec tous les mots, donc ça va), qui s'appelle Apocalypse Bébé et pourrait se résumer comme une espèce de tuerie lesbianno-policière extrêmement divertissante malgré une construction méchamment redondante et un titre franchement limite, qui n'enchantaient d'ailleurs pas du tout mamie Grognasse à la base. Pas convaincue. Mais en fait si. Avec quelques énormes éclats de rire au passage, suite à quelques expressions d'anthologie. Morceaux choisis :
-"Et tu ne penses pas que ça peut être blessant, pour elles, d'être sifflées dans la rue ?" - "Blessant ? Mais non, c'est des hétéros, elles ont l'habitude d'être traitées comme des chiennes, elles trouvent ça normal. Ce qui les change, c'est que ça vienne d'une superbe créature, comme moi. Même si elles ne s'en rendent pas compte, ça allume une faible lueur d'utopie dans leurs pauvres petites têtes asphyxiées par la beauferie hétérocentrée."
-"Mais t'as une copine régulière, toi ?" - "J'adorerais ça. La fidélité, c'est mon utopie. Mais je plais trop aux filles : je ne peux pas leur faire ça..."
-Parfois, on s'adapte vite. Les hétéros se ressemblent toutes, elles préviennent "je ne mange pas de ce pain-là" alors qu'on ne leur demande rien, puis elles te sautent entre les cuisses pour te bouffer la chatte sans même te laisser le temps de réagir. Ca les change des velus, les pauvres.
-"Bon, alors maintenant que tu m'as choisie comme confidente - et laisse-moi te dire que tu as bien choisi - je te préviens tout de suite : tu ne connais pas les gouines. Elle débarquera avec ses valises en te demandant un jeu de clefs avant même que tu aies le temps de mémoriser la couleur de ses yeux. D'autant qu'elle, elle peut faire son boulot n'importe où. Mais à part ça, crois-moi, tu es en train de vivre le plus beau moment de ta vie : l'hétérosexualité, c'est aussi naturel que l'enclos électrique dans lequel on parque les vaches. A partir de maintenant, ma grande, bienvenue dans les grands espaces."
Bon, je n'irais pas jusqu'à lui souhaiter de remporter le Goncourt (pour de multiples raisons qui ne sont pas celles que l'on pourrait croire). Quand-même, je me suis bien fait plaisir en engloutissant cette bombinette.
Hmmm.
(Et vlan, prends-toi dans le museau le retour de l'obsession diabolique que tu avais réussi à tenir en laisse aujourd'hui : oui, tu voudrais limite te taper chaque nana présentable que tu rencontres ; oui, ça fait un paquet de monde ; oui, tu es une sacrée obsédée et tu brûleras en enfer pour cela, bien fait pour ta gueule. Sérieusement, je me fais peur, des fois.)
Ecrit par kaleria, le Vendredi 17 Septembre 2010, 20:47 dans la rubrique "# Niouzes".