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God save the gouines.

Blog opératoire : la badasse s'en va-t'en guerre.

Page principale - Brouillons

Je suis con.

C'est une évidence. Je suis aussi, terme utilisé aux alentours de cinquante fois par jour en réponse à mes multiples grognements, beuglements, imitations de nain de jardin et autres clownages, "nouille". Ce qui n'est guère problématique, parce que c'est bon, les nouilles. Et qu'happy nouille here. Etc.

Je suis donc, tout compte fait, d'humeur taquine, agaçante, voire allumeuse ascendant "j'te vanne", façon discussion sous la couette après une bonne partie de jambes en l'air, la tête sur la... l'épaule à la voisine (WOHOHOHOHOHOHOOOOOOO : référence nécessaire).
D'humeur guillerette, jouasse, voire folâtre, comme dans "je suis rentrée chez moi, cet antre crade et spartiate, et aaaaah qu'est-ce qu'on y est bien, bien, bieng, ohlàlà".
Comme dans : "finis les décollages en quatrième vitesse du lit cause ménage à fond du RDC tous les matins" (bon, ça n'était pas moi qui décollait, mais tout de même).

Comme dans : "bye bye petit bled de Haute-Patate où tout le monde se connaît, tout se sait, rien ne se perd mais tout se transforme".

Comme dirait l'autre : "je suis chez moiiiiiii... et chez moi, je me balade à poils si je le veux."

(Edit : la transition était un peu abrupte là, voire inexistante, l'association d'idée n'étant pas évidente, et d'ailleurs pas du tout explicitée. Le raisonnement qui suit n'a rien à voir avec les éléments précédents, qui caractérisent tout simplement le contexte dans lequel cette brillante réflexion est née et a mûri, se construisant, en étroite collaboration avec L., dans un doux échange animé de mots débativo-cotonneux un soir d'anxiété sociétale.)

Chez moi, au moins, je ne suis pas exposée incessamment au triste spectacle de l'avancée fulgurante, intraitable et générale de la consommation abusive. De l'offre qui engendre la demande. Des trucs inutiles que tout le monde estime nécessaire de se procurer sous prétexte que "c'est pratique", "c'est moderne", et que, sans ça, il n'est pas possible de profiter d'un confort de vie optimal madame. Des trucs non seulement inutiles d'ailleurs, mais aussi conçus pour claquer en un rien de temps, histoire d'avoir à les remplacer au plus vite (bah ouais Paulo, sinon tu vois bien, une fois que tous les foyers auront leur machine à laver et leur sèche-linge personnels, on n'en vendra plus... et puis tant qu'à faire arrangeons-nous pour que les bagnoles tombent en panne au niveau électronique, comme les trois quarts des gens n'y connaissent rien, ils se feront bien entuber et raqueront dix fois plus pour trois fois rien, mais si tu vas voir). Et des machins qu'on se demande même à quoi ça sert : les cinquante-six races de shampoing différents (comme dirait la blonde de la blague, moi, c'que je recherche, c'est avant tout un shampoing pour cheveux sales), cosmétiques divers et variés, produits de je-ne-sais-quoi trois en un, quatre en un, douze en un et qui feront bientôt aussi café soluble, tout ça dans le but de ressembler à CélèbreBeautéNuméro5 qui fait la couverture de Gala ou à Bidule de Secret Story. Parce qu'en plus on est calibrés. Calibrés et poussés à la consommation, vu qu'à dix mètres des trente-mille shampoings différents, dans une grande surface, t'as au bas mot trois marques pas pareilles d'un même produit qui se bouffe (exemple pris au hasard : les crèmes dessert au caramel). Et puis de la pub partout, pour de la bouffe premièrement. Bon, donc tu bouffes, bien. Tout n'étant pas sans conséquence, ton enveloppe corporelle peut s'en ressentir, parfait aussi : sauf que du coup, enfer et casseroles, TU N'ES PLUS CALIBRAY COMME Y FAUT. D'où l'intérêt des piles de cosmétiques et autre : faut qu't'aie l'impression d'être bêêêêlle avec du chimique (dans la vie, je connais des gens, j'ai jamais vu leur vrai visage, sans tartines). Et si ça ne suffit pas on te vendra un coach personnel ou des séances en salle de fitness, à faire la conne sur une marche (paraît qu'on appelle ça du step, in english c'est more fashion tu vois), comme Machine dans Voici d'ailleurs. Peut-être qu'avec tout ça tu s'ras bêêêêlleuh pour de vrai et que ta vie pourra être satisfaisante, à condition évidemment d'avoir le portable dernier cri (bluemachin, appareil photo, caméra, accès internet avec MSN illimité et occasionnellement téléphone) et autres lecteurs multimédia hyper polyvalents que ça prend en charge des formats dont t'as même jamais entendu parler (note à moi-même : me renseigner sur ce qu'est un "Blue-ray", sur ce en quoi le mp4 diffère du mp3, et sur le pourquoi du comment il n'y a vraiment plus moyen de trouver de bons vieux magnétoscopes neufs sur le marché alors que chez pas mal de gens, il y a encore des dizaines de VHS qui traînent). Bon, et une fois que t'auras tout ça... t'auras plus qu'à rêver en toute tranquillité devant ta téloche que c'est toi, Trucmuche dans Secret Story, que comme Loana, tu peux participer au Loft et sortir ensuite un album de pseudo-musique voué à un bide atroce (mais quand-même), ou que comme Jean-Charles, tu peux gagner des millions sur TF1, voire en jouant au loto, et refaire de fond en comble ta vie tellement ennuyeuse et pitoyable et moche et injuste dans ce qu'elle est (car il est clair que si l'on ne naît pas avec les mêmes atouts qu'une Sophie Marceau, une Bardot ou une Cotillard, tout est foutu, KAPUTT). On te vend du rêve en même temps que des contraintes que tu acceptes la bouche ouverte : l'esclavage, on en redemande. Même que de plus en plus, les mecs aussi ont droit à leur énorme dose de "je dois me conformer, je dois me pomponner pour être bôôôô et dans la norme" : bien fait pour leur gueule vous me direz, mais tout de même, dans le principe, c'est Mal. Bon. Et les gamins hein, parlons-en des gamins : en plus des portables déjà évoqués, génération console bonjour. Et là, normalement, une petite (voire une grosse) voix s'élève du fond de la classe et me crie : "nan mais dis donc toi, t'es mal placée pour causer, c'est l'hôpital qui se fout de la charité, tu vas pas te mettre à cracher dans la soupe là si ?". Et bien si, parce qu'il me semble avoir attendu de savoir lire avant d'apprendre à tenir une manette, avoir patienté le temps d'atteindre un certain âge, libérée de l'emprise de mes géniteurs, pour abuser à ce niveau-là, et n'avoir jamais (sauf à ce jour, mea culpa... m'enfin je suis désolée, les meilleures versions de Zelda se trouvant sur N64 et GC, je ne pouvais décemment pas me séparer ni de l'une ni de l'autre) possédé plus d'une console à la fois. Je me souviens avoir récupéré mon premier ordinateur à seize ans, une vieille tour toute pourrie avec laquelle je me faisais l'énorme bien que coupable plaisir de regarder tous les Hellraiser à la suite. Pas d'Avatar ni de Twillight, non madame. Ca n'était pas de la tarte croyez-moi. Tu m'diras, à l'époque, on a bien eu Titanic... sauf que bordel, le beau Léo avait visiblement pris au moins l'option T-shirt au bac, LUI.

Enfin bon, bref : les gens sont BROYAYS, les gens sont LOBOTOMISAYS, les gens sont SUCAYS jusqu'à la moelle et par-dessus le marché, ils aiment ça.
Ce qui a au moins le mérite de me faire voir mon appart comme une certaine idée de ce que pourrait être une oasis d'austérité bibliothécale dans un monde où, bientôt, toutes les grandes surfaces ouvriront la nuit pendant les soldes (parce qu'il faut pouvoir acheter, satisfaire ses envies compulsives, maladives, à toute heure du jour et de la nuit... même que pour cela on a déjà inventé SOS Alcool - ça livre à n'importe quel moment, y a pas d'heure pour se bourrer la gueule -, je ne vois pas pourquoi les boulimiques de l'achat n'auraient pas droit au même genre de service également), où toutes les nouvelles parutions de rentrée littéraire seront rédigées par des nègres au service d'anciens présentateurs télé, et où il sera interdit de s'envoyer en l'air en-dehors d'un certain périmètre et de certains horaires... encore un des rares trucs pouvant être parfaitement gratuit en ce bas-monde, m'étonnerait que ça le reste encore bien longtemps. Et puis, quand on aura chacun sa propre puce personnelle avec son numéro non moins personnel implanté dans un coin, on ne risquera plus de se perdre, à aucun moment, maximum secure puisqu'on sera toujours PISTAYYYYYYYYYS et ouais, trop bien.

Holy shit. Tout ceci m'a chambreboulé le ciboulot. Peu d'importance en somme : j'espère juste avoir un jour le plaisir d'en contempler un éclater.
En attendant, écartons les orteils en éventail, respirons, buvons un café froid à la santé des toreros, et vogue la galère.

Ecrit par kaleria, le Samedi 31 Juillet 2010, 20:34 dans la rubrique "# Niouzes".

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