God save the gouines.

Comme d'habitude...

J'ai plein d'idées à la con (consignées avec soin dans un petit fichier fort justement nommé idéesàlacon.txt).
Je lis un bouquin.
Cette chose me marque.
Je ne développerai pas mes idées à la con cette fois.
Je parlerai plutôt du bouquin.

    Pas tellement du bouquin en fait. Mais un peu quand-même. La chose s'appelle 1984, son auteur George Orwell. C'est, en résumant grossièrement, une contre-utopie. Choquante, qui se termine mal. J'ignore quels sont les canons esthétiques de la contre-utopie, mais j'aurais tendance à penser qu'un pourri-end en fait partie.
    Dans celle-ci en tout cas, il est question d'une société (étonnant) divisée en deux "classes", avec le prolétariat (le bétail) d'un côté et le Parti (les intellectuels abrutis à la propagande) de l'autre.
    C'est évidemment le Parti qui nous intéresse, parce que le troupeau, il n'est pas très brillant : il joue au loto, il picole beaucoup, s'intéresse grosso merdo au jeu, à la bouffe et puis basta. Pas de conscience politique.
    Donc, le Parti, c'est : une constante réécriture du passé, des mémoires, de la langue. De nouvelles vérités qui enterrent les précédentes, qui n'ont jamais existé. La Police de la Pensée, histoire de pouvoir envoyer au trou les gens qui développent des penséescrimes <== mot novlangue. Gens qui ne seront pas exécutés, simplement torturés jusqu'à les guérir de leur folie, jusqu'à ce qu'ils reconnaissent comme vérités les mensonges illogiques érigés en tant que principes fondamentaux de toute la machine. Pour surveiller tout ça, des télécrans partout : ça parle, ça montre, ça entend et ça voit tout à la fois, ça ne s'arrête jamais. Une qualité de vie de merde, de la bouffe insipide, des clopes qui se défont et de l'alcool ignoble (produits d'état of course), une sordide sobriété partout, architecture, décoration, way of life. L'aversion la plus profonde pour le sexe, la non-existence des sentiments d'amour et d'amitié, tout le monde s'appelle camarade. L'horreur.
    Je le dis comme ça vient, il faut le lire pour imaginer un peu mieux.

    Bref, c'est une contre-utopie comme dirait l'autre, ça fait peur, c'est terrifiant, et si ça nous arrivait à nous une telle horreur, d'ailleurs on a failli y passer hein, comme le chante si bien l'autre abruti, si les ricains n'étaient pas là, on serait tous en Germanie, on a échappé au pire ohlàlà, on vit une époque formidable hein quand-même, qu'est-ce qu'on est contents. Par contre il fiche un peu la nausée ce bouquin, faudrait pas le filer à des enfants de moins de douze ans, ça pourrait leur faire peur s'ils avaient le courage et l'envie de tout lire.
    Exactement la même nausée que celle que je me tape à chaque fois que certains trucs agressent mes petits yeux quand je sors de ma grotte.

    Nan parce que des télécrans on en a : ils ne sont pas encore sous cette forme unique, mais t'inquiètes pas, suffit de lever les yeux, des caméras t'en as partout. La moindre tune que tu dépenses, on sait où, quand, et pour acheter quoi, tes comptes en banque sont contrôlés, y a pas de confidentialité. Tous les ans on t'emmerde avec des études sur les besoins de ton foyer, tes goûts sexuels, ta consommation d'alcool et de tabac, toutes ces choses qui sont sensées relever du domaine privé, et dont tout le monde devrait donc se foutre comme de sa première culotte. La façon dont tu te sers de l'électricité est connue avec précision, de ta bagnole pareil, de ta carte vitale n'en parlons pas.
    Pour ce qui est de dégoiser des conneries à longueur de journée pour abrutir les gens, ça va aussi, on a la télé. Tous les foyers en ont, ou peu s'en faut, t'as qu'à t'avachir devant, t'auras même pas besoin de lever le cul de ton siège pour changer de chaîne, quelqu'un, un jour, a inventé la zappette. Si t'as pas faim on te donnera faim, si t'as pas soif on te donnera soif, si t'as pas envie de consommer on te donnera envie de consommer. Et de raquer, raquer encore, toujours un peu plus. Si t'as pas peur on te fera peur, et l'instant d'après on te montrera la solution à cette peur. On te tiendra toujours dans la peur, tout le temps : la peur de ton voisin, la peur du bled voisin, du quartier voisin, du pays voisin, de l'étranger, du jeune, du vieux, de l'alcool, de la drogue, des chiens, de la maladie, du chômage. Et on te montrera la solution, tout le temps, toujours la même, sur toutes les chaînes, même si les enrobages superficiels paraissent différents et tu t'y tromperas, toujours la même. On te rassurera, on te fera penser comme il faut. On te divertira aussi, on te vendra du rêve : on te montrera des gens qui ont gagné du fric, plein de fric, du fric que même en travaillant quarante-cinq ans de ta vie t'en auras jamais autant, du fric que toi aussi tu peux avoir, sisi, il suffit de raquer, raquer encore un peu plus, parce qu'on te vend un rêve, et même si c'est du vent on le le vend quand-même, et tu raques, et t'es content. On te montrera du porno, des scènes de violence, tout en précisant bien qu'il ne faut pas montrer ça aux gamins, que ça leur ferait peur : on les maintient déjà dans la peur, toi t'es juste diverti, t'es content, c'est bien.
    A côté de ça on contrôle les publications littéraires : ça paraît étonnant parce qu'on n'en parle jamais à la télé, mais il y a des bouquins qui ne paraissent pas, ou sont retirés des surfaces des rayonnages très vite. Des films qui ne passent pas quinze jours au cinoche, à peine une semaine, alors qu'à côté de ça t'as des merdes monumentales hyper-conventionnelles qui n'arrivent quand-même pas à se vendre et qui restent à l'affiche deux mois. On vend de la merde, on promeut de la merde et du bien-pensant, et du classique conventionnel, le reste passe à la trappe, et tout le monde est content.
    L'histoire telle qu'on l'enseigne dans les écoles n'a pas été réécrite, qu'on nous dit, peut-être un peu interprétée, mais voyons mais c'est normal, et pour le coup c'est effectivement normal. Cependant. Pourquoi on ne nous montre jamais d'autres côtés, d'autres choses ? Pourquoi, quand tu commences des études à la fac par exemple, tu t'aperçois très vite que des domaines genre bio, physique, info et tout le tralala sont carrément mieux lotis que tout ce qui est lettre et compagnie ? Pourquoi tu te rends compte qu'au niveau théorie, recherche, on est complètement à la ramasse par rapport aux autres pays européens, sans parler des States (où on doit avoir l'air de s'habiller encore avec des peaux d'ours) ? Et pourquoi on va privatiser complètement les facs aussi ? C'est quoi le deal là ? Moins d'intellos, plus de consommateurs ?
    Oh, évidemment tu peux râler, tu peux gueuler, tu peux écrire, tu peux même former un groupe avec d'autres pas contents et aller gueuler dans la rue, de toute manière tant que tu ne troubles pas l'ordre public t'inquiètes pas, personne n'enverra les CRS, tout le monde s'en contrefiche. Les pétitions que tu signes, c'est pareil, le vote, même combat. Au final, le résultat restera le même, c'est dans la logique des choses que t'as toi-même voulu, que tu réclames la bouche ouverte tout en t'en plaignant, parfois, en visant toujours l'enveloppe, le superficiel.
    Et si tes gosses te disent la même chose que moi, tu leur rigoleras au nez et tu leur diras qu'il faut bien que jeunesse se fasse, et qu'ils verront quand ils auront grandi, ils n'auront plus envie de révolutionner le monde, que ça sert à rien, que c'est très bien comme c'est en définitive. Et à force de le leur répéter, ils vont finir par se sentir cons, et par adopter le même discours défaitiste, ils iront au taf gentiment toute leur vie et regarderons la téloche et deviendrons complètement teubés, ou alors simplement gênés aux entournures dans le moindre de leurs actes. Normal.
    C'est bien d'autoriser les gens à se plaindre, d'encourager en eux quelques mouvements de protestation tournés vers des objets sans importance. C'est toujours un gage de tranquillité, en même temps que les voir consommer et bouffer et s'engraisser et trimer pour se payer de quoi crever lentement dans la bouffe dégueulasse, le diabète et les ZUP super moches. Devant leur téloche. Et en gueulant.

C'est pas si loin l'Océania.
Le monde me file la nausée tout pareil.

    Les bouquins c'est bien, lisez-en. Lisez des contre-utopies, lisez de la SF, lisez Sade, ne lisez pas Marc Levy. Lisez Houellebecq. Ne lisez pas toutes ces daubes pondues par des présentateurs télé. Faites lire Brussolo à vos mômes. Ne leur faites pas lire les Chair de Poule, ni le Club des cinq, ni le Clan des sept, ni aucune autre merde du genre, quel que soit le nombre des héros qu'on y trouve.
    Ecoutez de la musique. N'écoutez pas la radio, jamais, sous aucune prétexte.
    Regardez des films. TELECHARGEZ. N'allumez pas la télé, jamais, sous aucun prétexte.
    Ne mangez en aucun cas de blanc de dinde en tranche sous emballage plastique vendu au rayon charcuterie, ni de knacks industrielles écoeurantes. Ne vous faites pas cuire une escalope cordon bleu en imaginant manger de la viande. Ne buver pas de Kro en imaginant boire de la bière. N'aimez pas ça, merci.
    Ne vous faites jamais dégueuler après avoir mangé, c'est pathétique.

    Ne regardez surtout pas l'hommage à Mickael Jackson qui est passé ce soir sur je ne sais quelle chaîne (peut-être toutes), et qui repassera très certainement à de multiples reprises dans les jours à venir.

 
 

    J'ai eu ma Licence avec mention Bien. Je ne savais pas qu'on collait des mentions sur les Licences. C'est une bonne surprise. Je me condamne donc à un éternel chômage doublé d'un salaire de misère, et c'est certainement la meilleure chose que j'aurai faite au cours de cette année.

J'ai décidé de me mettre aux alinéas (mais pas tout le temps).

    Je vois des ombres à la périphérie de mon champ de vision et j'ai un putain de mal de crâne, mais j'écoute tout ça, et ça va mieux : SA, Arkona, Eisbrecher, Teenage bad girl (dans un autre registre, parce qu'il faut).

La boîte à Aïes se remplit :
-http://www.youtube.com/watch?v=Kk4T6kSdaug&feature=related (ce qui me rappelle qu'il faut impérativement que je fasse un prochain post au sujet de ces conasses qui se promènent partout la bouche ouverte.)
-http://www.youtube.com/watch?v=2xIpQ4lFrQ8
-http://www.youtube.com/watch?v=RHfkAquS-e4&feature=related (j'avais envie de vert).

Je viens de tomber là-dessus : http://aemkarma.skyrock.com/1.html
Ce qui est amusant, ce sont les commentaires.




Mon crâne putain.
Je ne me relirai que demain.

Ecrit par kaleria, le Mercredi 8 Juillet 2009, 04:12 dans la rubrique "# Niouzes".

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