God save the gouines.

De la non-vie.

"M, c'est un peu ta passerelle entre la vie et la non-vie en fait." (M, ainsi "nommée" parce que je répugne à coller des noms ici, n'est autre que ma moitié, qui n'a au demeurant qu'un unique défaut, celui d'avoir collé un poster de Che Guevara sur un mur de son appart.)

C'est cette déclaration touchante de rentre-dedans qui m'est venue à l'esprit, alors que, refermant momentanément un bouquin pour gonzesses dont je parlerai d'avantage un peu plus loin, je me suis dit que, quand-même, c'était drôlement bien d'avoir une banane comme ça rien qu'en refermant un bouquin (même s'il est pour gonzesses).
Parce qu'en effet, on n'peut pas dire, au regard des critères de ce que la majorité des gens considère comme étant une "vie", que j'en aie une. Je ne travaille pas, je ne sors guère, je ne vois pas quotidiennement des tonnes de gens dont je n'ai pas grand-chose à foutre, je ne vis pas dans l'urgence, j'aime prendre mon temps, j'en perd d'ailleurs beaucoup, je ne m'habille pas chez Jennifer, je ne fais pas la cuisine (et ne possède même pas de four, ce qui est ennuyeux pour cuire les pizzas, à la poële c'est pas pratique), je ne vois pas les cours comme des cours, je ne vois pas le travail qu'on nous y demande comme du travail, je n'ai aucune dette, je n'ai pas d'animaux, j'abhorre la télévision, je n'aime pas Seul au Monde et VSD me file la gerbe.
C'est pour toutes ces raisons qu'un bon matin, aux alentours de quinze heures, la Tornade (que nous pouvons aussi appeler Ginette si ça nous chante) m'a sorti ce truc aussi énormissime qu'enclumesque.

Evidemment, j'ai tout de suite été super vexée, "mais n'iiiiiiimporte quoi". Tellement vexée que j'en ai loupé mon argumentation brillante destinée à casser cette fausse idée qu'elle avait le culot de venir émettre sous mon nez.
Ce n'est qu'après quelques soirées arrosées à la Kro et autres dialogues d'ivrognes autour du concept de féodalité dans le monde du death metal que les choses se sont clarifiées :
-ordinateur : machine infernale devant laquelle tu passes tes journées à te lobotomiser en faisant des trucs inutiles outil d'une extrême polyvalence me permettant à la fois d'écouter de la musique, de regarder des films, d'écrire des trucs certes douteux mais quand-même plus facilement corrigeables comme ça, et aussi de me lobotomiser la tête, ce qui est bien.
-lobotomie : jouer à des jeux vidéos, c'est mal, et regarder des vidéos de merde sur youtube, ça sert juste à prouver que t'as des gouts de chiottes les vidéos à la con c'est drôlement marrant (AHAH EUPHEMISME@LITTERAIRE POUR LA VIE WESH GROS), d'ailleurs toi-même t'as kiffé à donf sa race les trois derniers clips de Lorie, et les jeux vidéos c'est top classe, point.
-gens : il faut sortir souvent, voir des gens, car c'est être sociable, et être sociable c'est bien, parce que si on est tout seul, c'est caca il faut rien du trou, tu vas voir quand tu veux des gens triés sur le volet, non seulement pour ne pas avoir à supporter la tripotée d'imbéciles que le sociable lambda se tape au quotidien, mais surtout parce que c'est quand-même mieux de s'entretenir avec quelqu'un qu'on apprécie au lieu de l'habituel gros lourd du fumoir type "vous êtes jolie mad'moiselle" après quinze litres de picon.
-médisance : t'es aigrie, t'aimes rien beaucoup de choses m'énervent parce qu'elles sont complètement connes, et je n'ai pas ma langue dans ma poche, dommage pour elles.
-bouffe : le sandwich raclette-saucisson n'est pas une alimentation saine et équilibrée j'ai la flemme de faire à manger et j'aime pas les légumes.
-travail : il faut travailler, pour gagner de l'argent, parce qu'il faut... oui, mais c'est naze.

(Bon, je dois dire qu'emportée par ma verve démentielle, j'ai quelque peu grossi les propos tenus, mais tu m'en voudras pas hein, je sortirai ton chat, et puis j'ai plein de trucs super cools à te montrer, poutou poutou. D'ailleurs ce qui suit n'a presque rien à voir, c'est juste là parce que je me sentais encore un peu agacée et qu'il fallait que ça sorte.)



Une non-vie, nan mais j'te jure.
Il faut toujours, dès que tu prends le temps de faire un peu les choses, que t'es vite saoûlée du bruit, que t'aimes pas spécialement aller chercher ton pain aux heures de sortie du boulot et que t'as pas pour ambition de gagner pleiiiiiin de thunes pour t'offrir une grande baraque à la campagne et une belle bagnole, qu'on vienne t'emmerder avec des considérations bancales sur le thème de la dépression, du pas d'avenir, de la médiocrité intellectuelle, de l'innintérêt, de la névrose, du serial killer qui sommeille en toi et de l'obésité qui t'attend au tournant si tu continues les sandwiches raclette-saucisson.
Et ben c'est mauvais. Infondé. Nul.


Tout ça, à la base, me venant à l'esprit pendant une petite pause cigarette en pleine lecture d'un bouquin pour gonzesses (genre les nouvelles de Gavalda -je dis bien, uniquement les nouvelles-, sauf que ça n'est pas elle) répondant au doux nom de Banana love (je vous avais prévenus).
Parce que sous ce titre racoleur se cachent tout plein de nouvelles (étonnant) très très sympas, cyniques à souhait donc terriblement drôles, et écrites dans un style qui, contrairement à celui d'un certain auteur horripilant de platitude dont nous tairons le nom (Marc Levy par exemple), vaut le détour.
Bon, c'est traduit, donc forcément, mais quand-même.
Bon, ce sont des nouvelles, donc en théorie, c'est bien pour lire dans le métro ou entre deux passages de Le Rouge et le noir, c'est court, ça détend, c'est cawl. Lire le tout en bloc, pour n'en garder après coup qu'une impression de monstrueux basard caustique et rigolisible, est par conséquent une très mauvaise idée. Ou pas.



Un p'tit peu de son, axé cette fois autour d'un curieux constat : comment un groupe peut-il passer de ceci (deuxième album sorti en 2004, parfaitement audible bien que le son de la vidéo soit pourri, majestueux, théâtral, qui envoie du lourd) à... ça (dernier album, 2009, voix horripilante, arrangements faciles, Avril Lavigne version gothique).
Ca vaut la transition Nightwish Tarja - Nightwish Anette nan ? (Ca faisait un moment qu'on n'y avait pas pensé à celle-là, elle est gentille, elle me fait toujours autant rire. D'ailleurs j'en rajoute, rien que pour le paisir d'être mesquine.)
ALORS COMMENT ?

Ecrit par kaleria, le Vendredi 26 Juin 2009, 04:45 dans la rubrique "# Niouzes".

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