Syndrome de déphasage chronique.
--> Gné ?
"Franchement, je vais te dire une chose qui illuminera ta vie : tu souffres, scientifiquement parlant, d'un syndrome de déphasage chronique"... hein que ça en jette comme déclaration d'amour ? Suite à cette brillante conversation à sens unique lumineuse entrée en matière, mes yeux s'ouvrirent tout grands, puis une réponse purement hallucinante de brièveté et affolante de clarté sortit des tréfonds de ma glotte tabagisée... si si, c'est possible, en effet je m'écria : "pardon -point d'exclamation interrogatif-".
Donc, on daigna m'expliquer, et vous aller en profiter, y a pas de raison. Grosso merdo, le SDC (c'est meugnon comme ça, j'trouve), ça consiste en le fait de ne jamais trop bien savoir l'heure qu'il est, de vivre en marge de la société, et conséquemment, d'avoir une vie absolument déréglée et mortifère à plus ou moins long terme (remarquez, c'est logique en ce qui concerne les vies).
Après ce brillant exposé, la conclusion s'imposa à mon esprit : "mais, mais... c'est tout à fait vrai". J'en fis profiter mon interlocutrice, qui du coup s'arracha les cheveux, se retrouva chauve sans le vouloir et est actuellement sur le point de se pendre (parce qu'on dit LA parence, et que LA parence, c'est important, voyez).
ET donc... OUI, oui, tout est vrai, je l'avoue : je n'sais jamais l'heure qu'il est, encore moins le jour, la saison de manière très approximative, l'année... peu importe. J'émerge aux alentours de la fin du jour, m'endors je ne sais trop comment ni quand (l'essentiel étant de savoir où), ne me rappelle jamais de mes rêves ni de c'que j'ai fait la veille, suis nantie d'une mémoire à court terme absolument ridicule, oublie d'manger (mais jamais de m'doucher, souffrir du SDC n'affectant apparament pas l'odorat), et de manière générale, me trouve en permanence dans un état semi comateux me rendant peu sensible aux stimulis extérieurs de type gens qui m'causent, chiens qui aboient, vaches qui meuglent, herbe qui bruisse, alarme incendie qui alarme-incendise, et toutes ces conneries. Sauf quand j'écris, que j'apprend, ou que j'rêve éveillée (parce qu'endormie ça marche pas).
Autrement dit : "c'est comme si t'étais droguée H-24". Oui oui, vous pouvez m'envier, c'est pas donné à tout le monde.
Sinon... sinon... sinon (grognement). J'aurais bien dit que j'suis en vacances dans deux jours, avec une belle police d'écriture pour faire style "j'suis heureuse la vie est belle kikoolol (nan mais ça va pas non ?)", mais ça n'aurait pas marché, le SDC obligeant ses victimes à se sentir en permanence en vacances ("faut savoir, en permanence ou en vacances ?" : grillés, vous ne m'aurez pas). Alors je vais plutôt dire que dans quelques mois j'serai en Eurocks. Et ça vous fait une belle jambe (à moi aussi, mais bizarrement, la mienne m'enchante plus que la vôtre).
Un grand merci à ma jambe, à la première année de médecine de la fac de Besançon et à ses victimes, ainsi qu'à ma mère, au café et à ce génie dont je suis nantie pour choisir mes apparts à proximité d'un bureau de tabac ouvert le dimanche, gnagnagna... sans qui rien n'aurait été possible.
"I love you and I love France and fife Pariss. Mewci !"
Ecrit par kaleria, le Jeudi 14 Février 2008, 02:16 dans la rubrique "# Niouzes".