Mystique de groupe.
"Tiens, un de ces quatre, faudra que tu m'écrives un pamphlet antireligieux pour accrocher dans mes chiottes"... en voilà une idée qu'elle est bonne.
Quand j'étais gamine, comme beaucoup de gens, j'ai été baptisée... protestante (c'était écrit). Ce qui m'a glorieusement permis de me faire tremper ma petite bouille de bébé dans de l'eau glacée, apprenant ainsi dès mes premiers jours à assumer d'éventuelles tendances masochistes, d'entendre trois mots de latin propres à me dégoûter à tout jamais de cette langue, et de me faire limite répudier par les ancêtres côté paternel, catholiques à donf, et de droite qui plus est (tout pour plaire, ces gens là). Faites l'amalgame ou ne le faites pas, je m'en bas les genoux avec une patte d'araignée musulmane.
Ensuite, bien qu'un peu plus tard, comme très peu d'autres bienheureux élus, je suis z'allée au cathéchisme : trois longues années de chants enjoués entourés d'abrutis finis, avec lesquels j'ai également eu le terrifiant plaisir de partager l'équivalent protestant du scoutisme (pour ceux que ça intéresse, j'étais éclaireur... rien à foutre, hein ? Moi non plus), poursuivie dans les champs par un pasteur noir mit gratte sèche que je n'aurais pour rien au monde troqué contre un sermoneur en soutane moche. De cette période de trouble, je retirai un bonus de compétence en montage de tente canadienne, quelques points supplémentaires en culture biblique, et une foi plus qu'incertaine. La quatrième année, qui devait être celle de ma communion, fut gaiement passée à la trappe, sous prétexte que nan, vraiment, se lever le mercredi matin et le samedi à treize heures, c'est franchement insupportable. Pas d'communion, donc... pas de regret, non plus, tout allait encore bien.
Et toujours pas d'illumination... la pauvre enfant s'égarant sur le chemin du mal n'avait encore rien vu. Un beau jour, elle s'engagea en effet dans la belle pente de ce thème à la mode ressassé encore et encore, vaut mieux prévenir que guérir, et blablabla... the inevitable return of the terribeule SECTE ! Eglise de Jésus Christ des Saints des derniers jours, que ça s'appellait... plus connus sous le nom de mormons (si, si, ceux qui ont la plus grande base de données généalogiques au monde, à Salt Lake City, fief du prophète et du conseil des sages-je-sais-plus-quoi-avec-leurs-plumes, ceux qui savent des trucs sur vous que vous savez même pas, ceux qui pourraient pratiquer une forme de sélection génétique à la Dune, ceux dont on raconte à la tévé qu'ils pratiqueraient encore, cachés dans les souterrains des montagnes profondes, la polygamie... shocking), les membres de cette secte des biens habillés (les missionaires -traduire : recruteurs- portent costard/cravate en permanence, ne dorment pas, ne bouffent pas, ne chient pas non plus, et, of course, ne baisent pas... purs et chastes, oh yeah) sont notamment interdits de drogue, de café (because caféine -drogue-), de thé (because théine -DROGUE-), d'alcool, de cigarette, sont astreints à la prière régulière (avant de se goretter gaiement, notamment) et incités à pondre le plus de gosses possibles, gosses qui devront, une fois leur majorité atteinte, abandonner études, famille, patrie, pour aller faire de nouveaux adeptes dans un pays étranger de leur choix (sont partout, ces gens là) pendant une longue année, voire d'avantage... tout ce petit monde sort bien gentiment les habits du dimanche afin d'aller se regrouper joyeusement dans des temples aux allures de cathédrales modernes au look épuré blanchies à la chaud pour écouter religieusement les paroles du prophète déblatérant sur divers problèmes de la vie courante pouvant conduire au pêché, avec des arguments qui vont bien tirés des quelques ouvrages fondateurs de la chose (le Livre de Mormon, une adaptation de la Bible catholique -évidemment-, et un tiers livre au titre perdu dans les limbes de ma mémoire... le tout n'ayant été rédigé que plutôt tardivement à l'échelle de l'histoire humaine -XIXe siècle, les amis, et par un illuminé américain, qui plus est-).
Le Salut vint... d'une bonne baffe dans la gueule (môman, jamais je ne te remercierai assez pour ce geste). A partir de là, il ne fut plus pour l'enfant question de foi ou de religion, si ce n'est pour s'y faire les crocs.
Rahlàlà... la plus ancienne bibliothèque du monde basée au Vatican, et donc relativement innaccessible (que du bonheur) ; le Vatican, état indépendant disposant de son armée propre, dirigé par un vieillard acariâtre et un groupe de pingouins en tenue écarlate ; un Pape à l'image d'un inquisiteur des temps anciens, fustigeant l'homosexualité, l'avortement, et même l'usage de moyens de contraception (nan mais on va où, là, retour au Moyen-Age et tous les darkos au look trop noir envoyés direct au bûcher ?) ; la puissance de la religion s'infiltrant jusque dans la sphère politique, nous donnant avec un grand sourire de contentement des imbéciles mêmes pas foutus de s'étouffer avec un bretzel devant un match de base-ball (ce qui aurait encore été la meilleure chose qu'ils eussent pu faire) ; des églises crades, anciennement glorieuses, construites avec la thunes de pauvres gens oppressés pendant des siècles, maintenant laissées à leur ruine progressive, mais toujours fréquentées par une poignée de dévôts prêts à avouer le moindre acte masturbatoire ayant échappé à leur chair maudite dans le but de s'entendre dire qu'ils seront pardonnés après trois pater noster et deux ave maria ; l'industrie du cierge et de la quête (n'oublions jamais que tout celà n'est qu'une vaste blague, certes, mais une blague extrêmement lucrative pour qui sait en tirer profit -et il ne s'agit bien entendu pas du fidèle-) portée par des hommes rendus inhumains par des interdits robotiques (faut pas s'marier, faut pas baiser, faut pas sourire) ; des lois absurdes dont le but inavoué, derrière le miroir de la purification, est tout simplement de supprimer toute notion de plaisir de la vie mortelle, la promesse d'une vie idyllique éternelle prenant dans le coeur de l'endoctriné la place du simple et pur instinct de vie ; une doctrine s'appuyant donc sur la plus grande et plus profonde peur de l'homme pour renforcer son pouvoir, proposant une solution toute faite abêtissante en lieu et place d'une réponse personnelle et enrichissante que chaque être (j'en suis convaincue) est capable de trouver...
Mais encore... une religion imposant aux femmes de vivre voilées en permanence, et instillant cette espèce de notion de honte merdique née de la prétendue impureté de celles qui DONNENT LA VIE tellement profondément en elles que certaines vont jusqu'à réclamer cette condition ; une religion autorisant les individus de sexe masculin à lapider ces mêmes femmes sur la place publique en cas d'adultère, et autorisant du même coup, fort logiquement, la polygamie... pour Eux uniquement, Elles, de leur côté, étant généreusement gratifiées d'un cadeau de bienvenue 3 Suisses Islam nommé "ponds des gosses et fermes ta gueule" ; une religion imposant des interdits alimentaires à la con pour je ne sais quelles raisons, ignorant à tort cette maxime populaire et placée ici par pure ironie, disant fort justement que "dans l'cochon, tout est bon".
Enfin merde quoi, est-il normal de se faire coincer dans le bus parce qu'on est une fille blanche et qu'on porte des t-shirts un peu trop courts et trop collants ? Et ta soeur ?
Et toujours... une foultitude de prophètes aux noms et aux doctrines complètement à la con (exemple pris aux hasard -TOUT A FAIT au hasard- : Raël... boum !), mais toujours riches à foison ; des interdictions à l'usage et à l'image des fidèles qui les subissent béatement : complètement abruties (tiens, le rock'n'roll, for instance : langage du diable... mais c'est de la musique, bordel... pètes un coup, ça ira mieux) ; des croyances pouvant conduire au déchirement des familles (encore que, si c'est pas ça c'est la politique... ou bien l'argent, au choix), au meurtre, à la guerre, ce genre de joyeusetés (et n'oublions jamais que Dieu est amour).
Ca va peut-être suffire, là, non ?
Dieu est partout, effectivement : chacun est son propre maître absolu, la liberté totale de choisir est laissée à tous.
Pourquoi s'emmerder à oblitérer cette liberté ?
Putain de paresse humaine.
Ecrit par kaleria, le Jeudi 4 Janvier 2007, 13:36 dans la rubrique "# Niouzes".