CQFD !
BON...
C'est pas difficile à remarquer, je suis quelque peu morbide ces temps ci (pas besoin d'avoir 150 de QI pour le deviner, suffit juste de savoir lire et de pas être trop con). Mais, ET ALORS ? L'idéal de l'ado heureuse de vivre, gaie et enjoué, un esprit sain dans un corps sain, qui boit un peu d'temps en temps mais pas trop, fume un joint tous les deux mois, s'entend bien avec son gentil copain, lui aussi sain de corps, d'esprit et n'ayant pas constamment envie de taper sa tête ou celle des autres contre les murs, jolie mais pas bombasse, bien habillée mais pas pétasse, intelligente mais pas trop brillante pour ne pas impressioner la galerie, entretenue par papa maman et malgré ça pas trop dépensière, propre sur elle, ouverte d'esprit, ni trop exubérante ni trop renfermée, toujours sympa donc pas toujours chiante, mais un peu quand même parce que bon, hein, c'est une fille, ne l'oublions pas... ben moi, celle là, je ne l'ai jamais rencontrée.
Si ça se trouve elle n'existe pas.
Dans l'idée, elle serait en tous cas une bonne illustration de ce que je ne suis pas (malheur à moi). Ben ouais, pas de bol les copains, je fais partie de cette caste féminine que l'on ne dit pas féminine : j'aime bien gueuler très fort, rigoler avec un rire de merde pas franchement raffiné, être cynique, cartonner à mes exams en en ayant fondamentalement pas grand chose à foutre, dépenser la tune des autres, prendre de la drogue dure à outrance, regarder des films de merde, vomir de l'alcool sur mon unique paire de pompes, porter toujours le même jean et varier avec les pulls laissés pour compte de ma mère et les débardeurs trop courts de mon exe, voir la tête des gens (surtout les nanas) se décomposer quand je leur balance ma gouinasserie dans le museau, traîner avec des gens pas trop biens dans leurs têtes, qui galèrent un peu, voire beaucoup, qui ont régulièrement envie de se tirer une balle pour des raisons X ou Y, et qui, de manière générale, ont tendance à faire plus ou moins (et plutôt plus que moins) n'importe quoi... des gens qui ont de l'humour, quoi.
J'assume donc parfaitement ma vie de jeune branleuse par envie, favorisée en en ayant parfaitement conscience, ne crachant jamais dans la soupe mais profitant au maximum du système, et comptant bien continuer jusqu'à ce qu'elle en ait marre.
Qu'on me foute la paix, donc : la poésie n'est pas compréhensible par ceux et celles qui n'ont que la marque de leur nouvelle bagnole ou le montant de leur prochain salaire dans le crâne. L'art est un truc de torturé, l'expression de sentiments puissants ou d'un foutage de geule culotté, pas une question de convenances, de sexe, d'âge ou de putain de caste sociale. Ni une question de mode. Qu'est ce que j'en ai à foutre d'écrire "à la manière de Machin", puisque je vous dit que je le connais pas, Machin ? Intertextualité, nouvelle alternative au plagiat envisagé comme une nécessité (et c'est en une), mais qu'est ce que tu t'imagines ? Qu'il suffit de voir une belle phrase bien faite pour en faire une autre sur le même modèle et s'auto-proclamer grand génie à tort ? Qui parle de génie ? Je m'en fous que ça soit beau ou très moche, que ça veuille dire quelque chose pour toi ou pas, que tu comprennes ce qu'elle dit la dame ou que ça reste du domaine du trop barré pour ton esprit comme çi ou comme ça. Comment je m'en contrefous, mais alors...
Ce qui m'intéresse, c'est que ça te fasse quelque chose : que ça te rende triste, mélancolique, super joyeux, que ça t'intéresse dans le fond, que tu trouves ça dégeulasse, carrément mal dit, que ça te fasse chier, que ça te passe le temps deux minutes avant d'faire aut'chose, que ça te fasse marrer, qu'est ce que j'en sais, moi... quand j'écris, je passe par tous ces états, plus ou moins successivement et simultanément, à chaque fois, c'est là que réside l'intérêt de la chose.
Fous moi la paix, avec tes commentaires à la con : si c'est pour me dire un truc bateau de merde du genre "j'aime pas", pourquoi, "parce que", ou alors "j'aime bien", pourquoi, "j'sais pas, c'est bien", mais cliques sur la petite croix en haut à droite de ton écran et vas te coucher, ou joue au solitaire, mais FOUS MOI LA PAIX, surtout.
Ceci dit, voyons comment c'est productif, les cours de littérature comparée :
"Au delà du fade intérêt de la création, des choses telles qu'elles sont...
Au delà des fluxs et refluxs liquides, des inspirations et expirations gazeuses, des ingestions, digestions et déjections solides...
Au delà de la simple apparence de ces mots factices, organisant idée diffuse sur squelette figé, fixant en un faible instant la matérialité d'un lambeau dissolu d'éternité...
Au delà du carcan social imposé et respecté, voile de fer à ce que l'on n'ose plus regarder ni nommer "corps", pourtant parfait dans l'imperfection, idéal malgré son intrinsèque violence, divin par son absolue mortalité...
Au delà du doute des fluctuations imperceptibles de ton esprit et de la certitude de ma propre et toute puissante nullité...
Au delà du souvenir, ancrant l'être dans ses heures mortes, et de l'attente le réduisant à une multitude de possibles morts-nés...
Au delà de la rancoeur, de la convoitise, du mépris, de la haine, de l'incertitude et de la peur...
Au delà même de l'admiration, de la reconnaissance, de la dévotion, de la demande insatisfaite, de la frustration et de la rancune...
Au delà de la circularité infinie de la ronde potentielle de ma connerie...
Ce paradygme inversé : "les contraires bipolaires s'attirent ; je t'aime pour ce que je ne suis pas".
(Et la sinistre blague devient sérieux problème)."
Dedicated to my problem... qui se reconnaîtra ou pas, de toutes manières...
... celà n'a....
... absolument...
... AUCUNE IMPORTANCE.
Ecrit par kaleria, le Lundi 4 Décembre 2006, 13:26 dans la rubrique "# Niouzes".