Bac in black.
--> Part one.
Les révisions, c'est fait : bouclées depuis une semaine, fiches lues et relues malgré refus du par coeur (oui, les bienfaits, on connait ; l'allergie, on connait aussi ; et puis de toute manière, à force de rabâcher cinquante fois les mêmes choses dans son coin, on finit par être capable de les dévider comme du papier toilette : vendu), cartes soigneusement mises de côté et-surtout-on-n'y-pense-pas (quand ça veut pas...), méthodes bouffées, digérées et finalement distillées en cet alcool tenace, lourd, qu'on aimerait gerber le plus vite possible : le Savoir.
Quand peut-on oser penser en avoir terminé avec les révisions ? Lorsque l'on s'estime apte à élever un "doit faire ses preuves" au rang d'une mention "assez bien" minimum.
Les pronostics, c'est fait aussi : morceaux choisis...
"Kafka, c'est tombé l'année dernière et celle d'avant, y vont pas laisser partir La Bruyère comme ça, non plus... quoi, c'est tiré au sort ? J'y crois moyen, moi, au tirage au sort..."
"Tu sens quoi comme épreuve longue ? C'est tiré au sort ? Ah... cool !"
"En physique, normalement il y a sept chances et demi sur dix que ça tombe soit sur les forces soit sur la radioactivité... si si j't'assure !"
Les courses, c'est fait, enfin : stylos, coca, et bouteilles de flotte que, de toute façon, on finira par oublier.
Quelques jours que l'on stagne, entre vide de fin de cours et attente du coup de collier final.
La veille, on tue le temps comme on peut : on parcourt mollement deux fiches trois quarts, on termine Nietschze, on enchaîne avec le TéléK7 de la semaine et on s'appercoit avec ravissement que l'eau chaude a été coupée pour l'occasion. Du coup on s'énerve dans le vide, comme on est stressé on s'engueule avec sa moitié, conséquence, le temps passe plus vite, et quand arrivent vingt deux heures, on se sent soulagé même si le magnifique déploiement d'énergie précité n'a pas réussi à faire revenir la chaleur dans l'eau. On se couche néanmoins le coeur content, on se retourne cinquante fois dans le plumard, et on finit par s'endormir fin énervé à deux heures du matin. Quand le réveil fait entendre son doux chant matinal, on éprouve la très désagréable sensation d'avoir vaguement somnolé à peine deux minutes.
Et toujours pas d'eau chaude.
On n'sait pas trop pourquoi, mais on n'veut pas y aller.
Ellipse narrative pudique.
Vous trouveriez pas top classe qu'on vous demande, au coin d'une rue, alors que vous sortez de la boulangerie, si nous n'avons de devoirs qu'envers autrui ? Ou qu'en allant aux toilettes, autour de la lunette des chiottes, il y ait inscrit cette mystérieuse question : "Cela a-t-il un sens de vouloir échapper au temps" ?
Si, hein, vous kifferiez, et du coup, la vie entière vous apparaîtrait changée, et vous seriez même très heureux de pondre quelques copies doubles écrites en petit basées sur un texte d'un gars dont vous n'avez jamais entendu parler et qui cause, lui, de la notion de propriété liée à celle du travail.
Vous seriez aussi extrêmement blasé de constater que, quelque part pas très loin de vous, d'autres (le menu fretin) s'échinent à démontrer objectivement ou pas la valeur d'une culture, et se cassent le cul dans le but de savoir si l'expérience peut, oui ou merde, démontrer quelque chose.
Comme quoi la philosophie, ça vous change une existence à jamais.
AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH...
Ecrit par kaleria, le Lundi 12 Juin 2006, 14:35 dans la rubrique "# Niouzes".