Idées noires 3.
Ca y est, c'est reparti. Entre sourire et eviscération, entre respiration et vomissement, je hurle "au secours" du fond de ma baignoire, cloporte humide glissant sur les parois lisses à la recherche d'un peu d'air.
Tu sais, j'crois que je peux pas avancer sans croire en quelque chose, quelque part, même si je dis tout le temps que je crois en rien et que la vie est parfaite comme ça.
Tu sais, j'ai pas dormi la nuit dernière... ni celle d'avant... et j'pense que je dormirai pas celle là non plus.
Tu sais, mon attitude durant les deux dernières semaines, c'était le tampon hygiénique pour éponger tout c'qui a coulé par terre depuis que je me suis pris ce putain de coup de faux dans le bide.
Tu sais, parfois, je peux plus te voir sans avoir envie de t'en coller une... d'autres fois, je sacrifierais le monde entier sur l'autel de ma connerie pour deux secondes trente de communion des esprits.
T'en parles pas, j'ai l'impression que tu fais comme si ça existait pas.
Tu sais, j'en ai marre de garder les yeux ouverts dans le noir. J'en ai marre de me sentir seule à deux, j'en ai marre d'ETRE seule à deux.
J'en ai marre de me dire qu'il y a des choses que je regrette.
J'en ai marre de me débattre pour du vent.
Tu sais, si j'te tuais, ce serait parfait.
Tu sais, je hais ton petit air supérieur et la façon que tu as de me répondre quand je t'importune. Je hais le regard hautain que tu poses sur moi, alors que je te vois hurler dans ta tête plus fort que j'ai jamais vu personne le faire. Je hais la manière dont tu me réponds lorsque je tente de comprendre...
Tu sais, je crois que tu devrais la fermer et écouter. T'as beaucoup à apprendre.
Tu sais, le jour où tu réaliseras ta nullité, tu comprendras aussi ta toute puissance.
Tu sais, tu n'es jamais qu'un insecte ridicule, et moi aussi. On est tous logés à la même enseigne, et t'es pas meilleure que les autres. Avale ça, et t'avaleras tout le reste avec.
Tu sais, je veux pas rester posée quelque part, je veux pas construire ma vie ici ou là, faire ça ou ça, avec quasiment les mêmes gueules autour de moi 365 jours par an. Je veux pas fonder une famille ou je sais pas quoi. Je veux pas vivre dans le confort de ma maison bien isolée, et finir vieille et aigrie en me lamentant sur l'absence d'intérêt de ma morte chienne de vie.
Tu sais, je t'ai jamais demandé de me suivre dans mes conneries. Parler avec toi, ça m'aurait suffit.
Tu vois, c'est fini tout ça. Passé un certain point, c'est sans moi que tu te taperas la tête contre les murs.
Tu vois, je ramasse mes viscères seule depuis tes conneries.
C'est pas grave.
Tu vois, ce que ça fait d'avoir le nez dans sa merde ?
Ecrit par kaleria, le Mercredi 8 Mars 2006, 13:35 dans la rubrique "# Niouzes".